Julian Jackson : « Donner des raisons de revenir au Mémorial »
HISTOIRE. L’historien britannique, auteur d’une biographie remarquée de Charles de Gaulle, est le président du Conseil scientifique du Mémorial installé le 17 juin.
Le parcours de Julian Jackson le prouve : on peut être britannique et être considéré comme l’un des meilleurs spécialistes au monde de la vie du général de Gaulle. Agé de 68 ans, ce professeur d’histoire à l’université de Londres a d’ailleurs consacré toutes ses recherches à la France des années 30 et 40. Auteur d’études remarquées sur le Front populaire et la France sous l’Occupation, Julian Jackson a accepté d’endosser une nouvelle casquette : celle de président du Conseil scientifique du Mémorial Charles-de-Gaulle, qui s’est réuni pour la première fois le 17 juin.
Entre une conférence de presse et une signature de dédicaces, l’historien est revenu sur les enjeux de cette instance composée d’historiens professionnels, d’enseignants, d’experts en muséographie notamment. Le premier constat, c’est de « penser à renouveler l’exposition permanente qui est là depuis plusieurs années, estime Julian Jackson. Elle est très bien, a très bien vieilli, mais après quinze ans, il convient par exemple d’intégrer de nouvelles technologies. » L’auteur de « De Gaulle, une certaine idée de la France » (2019) insiste également sur la nécessité de « réfléchir en amont à une programmation, sur quatre ans, d’expositions temporaires ». Lors de la première réunion, « nous avons commencé à échanger des idées », ajoute Julian Jackson, qui cite par exemple la présence, au sein de l’instance, d’une personne ayant travaillé au renouvellement du musée de l’Ordre de la Libération.
Retour à Colobmey
Bien connue à Colombey, puisqu’elle a été commissaire de la première exposition du Mémorial, Frédéric Neau-Dufour a intégré ce Conseil scientifique. Venue en Haute-Marne pour dédicacer deux de ses ouvrages, une biographie d’Yvonne de Gaulle et « De Gaulle dans l’Est », présente également pour donner une conférence sur le 18 juin, l’historienne se félicite de la création de ce conseil. « J’ai toujours estimé qu’il était nécessaire », explique celle qui travaille par ailleurs sur un projet de capitale européenne de la culture ainsi que sur celui d’un mémorial consacré aux Alsaciens victimes du conflit.
Ses compétences seront particulièrement appréciées par Julian Jackson, pour qui l’objectif du chantier qui s’est ouvert est de donner aux gens « des raisons de revenir à Colombey ».
L. F.