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judith magre au théâtre

Judith Magre : libre, passionnément

judith magre au théâtre
Judith Magre est à l’affiche du théâtre de Poche-Montparnasse dans Une vie allemande.

Plus de 70 ans de carrière, plus de 80 pièces, plus de 70 films, trois Molière, des salves d’applaudissements et une passion intacte. Née à Montier-en-Der, Judith Magre a fêté ses 95 ans sur les planches. Interview d’une grande dame du théâtre français.

Vous êtes née à Montier-en-Der, quels souvenirs d’enfance gardez-vous de vos années en Haute-Marne ?

Judith Magre : C’est vieux tout ça, mais je vais essayer de me souvenir ! J’ai vécu à Montier-en-Der jusquà l’âge de 12 ans, je suis partie et à mon retour, tout avait été détruit, brûlé. Je me souviens de l’église détruite, de maisons détruites, je n’oublierai jamais ces scènes d’horreur, j’ai été très marquée par ces souvenirs (Montier-en-Der a connu un bombardement terrestre dans la nuit du 14 au 15 juin 1940 conduit par les troupes allemandes, Ndlr).

Notre famille était très unie, j’avais plein de frères et sœurs, nous déjeunions le dimanche chez nos grands-parents maternels et paternels. Je me souviens également de ces forêts entourant Montier-en-Der, des promenades, de la cueillette des champignons. Nous allions également à la pêche avec mon grand-père paternel. Mon frère Jean, qui avait deux ans de plus que moi, ce frère avec qui j’ai fait les 400 coups, attrapait les truites à la main, ça me fascinait. J’ai conservé de cette enfance l’envie de me promener en forêt, le goût des arbres. Mon enfance, c’est également des souvenirs liés à la Bibliothèque rose (collection créée en 1852 destinée aux jeunes lecteurs, Ndlr), à La Comtesse de Ségur, à François le bossu.

Avez-vous eu des rapports à différentes formes d’expression artistique dès vos plus jeunes années…

J. M : Oui, au travers de la lecture, principalement. Il y avait les livres et des revues à la maison, je me souviens lire Bécassine, notamment. J’ai un souvenir très précis de ma découverte de La Sonate à Kreutzer, ce roman de Tolstoï, ce livre m’a laissé un souvenir impérissable. L’accès à la culture passait également par l’école. Je n’avais pas l’impression de travailler beaucoup mais j’étais toujours première.

Je me disais toujours que c’était parce que les autres étaient plus bêtes que moi, je plaisante, bien évidement. Je ne comprenais pas pourquoi j’avais des prix d’excellence dans le sens où je ne travaillais pas d’une façon excessive. J’allais à l’école, mais il fallait également aller à la messe, il fallait se taper la messe, les vêpres, les complies, mais j’aimais beaucoup chanter les chants grégoriens, je me souviens encore de certains. En dehors du chant, je m’ennuyais beaucoup à la messe. Allez, la messe, c’est terminé, posez-moi une autre question…

Votre entrée au Cours Simon est-elle liée à une passion pour le théâtre, à une volonté de devenir comédienne ?

J. M. : J’ai été pensionnaire pendant des années à Neuilly-sur-Seine chez les Dominicaines, j’ai d’ailleurs détesté cette période, je faisais le mur la nuit, mais je ne vais pas vous raconter toutes les escapades que j’ai pu faire. Après mes études, j’ai intégré la Sorbonne où j’ai passé un certificat de Psychologie et un certificat de Littérature classique. Un peu par hasard, je suis allée au Cours Simon, sans véritablement envisager devenir comédienne, tout est arrivé un peu par hasard dans ma vie.

Après quelques mois au Cours Simon, un beau jour, une fille du cours qui devait partir en tournée est tombée malade. René Simon (acteur et fondateur de l’école d’art dramatique portant son nom, Ndlr) m’a proposé de la remplacer et de partir en tournée, j’ai donc signé mes débuts à Innsbruck, cette ville autrichienne que je ne connaissais pas. J’avais tellement le trac qu’il m’était impossible d’entrer sur scène. J’ai été poussée par les régisseurs, j’ai fait un vol plané, j’ai perdu mon petit chapeau, je me suis relevée et je me suis dit, “J’y suis, j’y reste !” Tout a commencé ainsi.

Votre parcours renvoie à votre personnalité, une personnalité bien trempée, votre liberté n’était pas celle de nombreuses femmes au sortir de la Deuxième Guerre mondiale…

J. M. : J’ai connu beaucoup de femmes étudiantes à la Sorbonne. Au Cours Simon, il y avait également beaucoup de femmes. J’ai toujours eu le sentiment d’être une femme libre, je n’ai jamais été harcelée par des messieurs d’une façon désagréable, j’ai toujours eu des rapports extrêmement forts et très bons avec les hommes. Il m’est donc très difficile de comprendre le mouvement MeToo dans le sens où je n’ai jamais connu ça même si je ne conteste et ne cautionne aucunement certains abus. Je comprends très bien ce phénomène même si je trouve que certaines personnes poussent le bouchon un peu loin.

Bref, ça n’a jamais été un problème pour moi, aucun homme ne m’a jamais emmerdé, il m’est donc difficile de me mettre à la place de femmes qui subiraient des assauts répétés de messieurs. Me dire que j’étais jolie, ça ne m’a jamais dérangé, quand on essayait de m’embrasser, et ça m’est arrivé assez souvent, je répondais, “Vous ne me plaisez pas, allez vous rhabiller” et c’était réglé. Par contre, quand le monsieur me plaisait, j’embrassais ! Un jour, un monsieur très important, un ami, m’a demandé si je voulais bien de lui, je lui ai répondu que j’avais ce qu’il me fallait et qu’il n’était pas assez joli garçon, on a rigolé et nous sommes restés amis.

Savoir désamorcer les choses, c’est utile, ça permet d’éviter d’en arriver à certaines extrémités. N’ayant jamais subi de mauvais comportements, je ne peux pas me mettre à la place de femmes subissant des choses désagréables.

Allez, une date parmi tant d’autres. En 1955, vous rencontrez Jacques Chazot et Guy Bedos qui a 21 ans à l’époque…

J. M. : J’étais jeune également ! Nous avons joué ensemble à la Fontaine des Quatre-Saisons. C’était le temps des cabarets, la Fontaine des Quatre-Saisons, le cabaret Prévert, la Rose rouge puis L’Amiral où j’ai pu jouer avec Francis Blanche et Jacqueline Maillan. Je jouais au théâtre, j’enchaînais avec les cabarets, mes journées étaient bien remplies.

Votre carrière renvoie à votre amour du théâtre, à votre fidélité pour le théâtre, mais vous avez également joué dans d’innombrables films…

J. M. : J’ai toujours eu des premiers rôles au théâtre, des rôles importants, j’ai pu jouer dans des théâtres formidables, plus ou moins grands d’ailleurs. J’ai joué en Avignon dans la Cour d’honneur du Palais des papes, au théâtre de l’Odéon, au théâtre de Poche-Montparnasse, au théâtre de la Pépinière, au théâtre des Mathurins… Pour moi, peu importe le nombre de places, le plaisir est toujours le même.

J’ai toujours eu de très beaux rôles, des rôles importants au théâtre, au cinéma, ma carrière, je déteste ce mot, a été moins importante. Faire du cinéma m’a fait plaisir, si ça n’avait pas été le cas, je n’en aurais pas fait. J’ai fait beaucoup de théâtre et peu de cinéma.

Peu de cinéma, ce commentaire renvoie à une certaine humilité. Louis Malle, François Ozon, Yves Robert ou Robert Guéguidian ont fait appel à vous…

J. M. : Oui, en effet, j’ai joué dans de nombreux films, mais je n’ai jamais eu de rôles principaux, contrairement au théâtre. Le cinéma, j’ai bien aimé tout de même. J’ai aimé jouer pour Louis Malle, Yves Robert ou Philippe de Broca, j’ai toujours aimé ce que je faisais.

De toute ma vie, une vie déjà longue, je n’ai jamais eu le moindre problème, j’ai toujours agi par choix, je n’ai que des souvenirs heureux. Jamais de bagarre, jamais de dispute, jamais de saloperie… Je ne dis pas que tout a été rose, j’ai connu des moments pénibles, des amis sont morts, on ne passe pas 95 ans sans connaître des choses douloureuses, mais je n’ai jamais eu à me plaindre.

Votre parcours au cinéma renvoie à une certaine tendresse pour Claude Lelouch…

J. M. : Avec Claude, j’ai eu un rôle important dans Le Voyou, j’ai continué à tourner avec lui, j’avais souvent de petits rôles. J’adore Claude, Claude est un metteur en scène formidable et un homme extraordinaire, tourner un jour ou un mois avec lui a toujours été un bonheur. Claude, je l’adore !

Revenons-en au théâtre, un Molière de la comédienne dans un second rôle en 1990, deux Molière de la comédienne en 2000 et 2006, être distinguée par la profession, était-ce important pour vous ou finalement assez secondaire ?

J. M. : Quand c’est arrivé, je me suis dit, “Bon, c’est bien !” Vous savez, les récompenses, les machins comme ça, quand ça arrive, c’est bien, on dit merci, on retrouve les copains, c’est sympa, mais bon… Je ne boude pas ce plaisir, mais ce n’est pas un des plaisirs essentiels de mon existence.

Votre plaisir, c’est de monter sur scène. Des actrices ont pris leur retraite, pour vous, vous retirer est impensable, vous n’avez jamais pu y songer…

J. M. : Oui, c’est totalement impensable ! J’ai eu la chance de toujours travailler. Mon plus grand bonheur a toujours été de vivre avec un homme que j’aime et de jouer. Quand une ces deux choses manquait, ça allait moins bien.

Avez-vous eu peur d’être oubliée, de ne plus être sollicitée ?

J. M. : Il suffit de regarder ce que j’ai pu faire pour se rendre compte que je n’ai jamais arrêté, je n’ai donc jamais eu peur d’arrêter.

De nombreuses actrices, l’âge avançant, ont connu des fins de carrières compliquées…

J. M. : Je ne me suis jamais sentie belle même si je sais qu’on a pu me trouver belle, notamment les hommes qui m’aimaient, des spectateurs également, je m’en doute un peu. Les autres actrices, je les respecte, mais je n’en ai rien à faire, elles vivent ce qu’elles vivent et puis voilà…

Je vis ma vie, je travaille et je continue. Je joue au théâtre de Poche-Montparnasse, je vais aller à Avignon dans le cadre de la création d’une pièce, je vais tourner un film dans les semaines à venir, tant que ça marche, je suis contente, le reste…

En 2015, à Montier-en-Der, à l’occasion de l’inauguration de la médiathèque Judith Magre. (Photo : Céline Clément)

Au théâtre de Poche-Montparnasse, vous vous glissez dans la peau d’une secrétaire de Goebbels qui a tardivement fait état de son témoignage. Beaucoup de personnes ont oublié certaines réalités de la Deuxième Guerre mondiale, vous, vous avez connu cette époque…

J. M. : Je suis née en 1926, tout le monde sait que j’ai 95 ans, de nos jours, on peut connaître l’âge de n’importe qui ! Je déplore ces indiscrétions permanentes, cet accès facilité à certaines informations personnelles, tout ça, ça me dégoûte, je pense plus particulièrement aux réseaux sociaux. Je n’ai même pas d’ordinateur, les ragots dans les journaux ou sur les réseaux sociaux, ça ne m’intéresse pas.

Je regarde le journal télévisé, pas grand-chose de plus, la vie de chacun est assez riche, alors, pourquoi s’intéresser à celle des autres, pourquoi se soucier de racontars ? Pour en revenir à cette pièce, elle renvoie à une triste époque. Personnellement, je n’ai pas oublié.

Votre regard sur l’époque actuelle est-il critique, désabusé ?

J. M. : Chacun vit comme il peut à chaque époque. J’entends des gens dire qu’autrefois, c’était forcément mieux. La vie a toujours été plus facile pour certains et plus difficile pour d’autres, mais de nos jours, on sait tout sur tout le monde, ce qui me dégoûte un peu.

Etait-ce pire qu’avant ? Je ne pense pas que la vie ait été drôle pour tout le monde par le passé. On idéalise souvent le passé sans le connaître, on ne retient que les bonnes choses du passé tout en se focalisant sur les mauvaises choses du présent.

Dans “Une vie allemande”, vous incarnez Brunhilde Pomsel, secrétaire au ministère de la Propagande de Joseph Goebbels, avez-vous eu un coup de cœur pour cette pièce ?

J. M. : C’est une fois de plus assez simple, on est venu me proposer cette pièce, j’ai été intéressée par ce texte et j’ai accepté. J’ai toujours fonctionné ainsi. Ça marche très bien, j’ai joué tous les jours pendant plusieurs semaines, ça devait s’arrêter, mais je continue, le public est au rendez-vous. Je joue une fois par semaine, ça marche très bien, je suis contente !

Quittons Paris et revenons en Haute-Marne. La médiathèque du Pays du Der porte votre nom depuis 2015…

J. M. : Quel plaisir ! J’étais si fière, si heureuse de retrouver certaines personnes du pays que je connais depuis toujours, si heureuse de prendre part à cette fête.

Avoir un endroit qui porte mon nom, à Montier-en-Der, c’est un grand honneur, un grand plaisir. Un théâtre à Avignon porte également mon nom, c’est comme pour la médiathèque de Montier, cet honneur renvoie à des amitiés, à des souvenirs. Avoir des lieux qui portent mon nom, ce n’est ni de l’orgueil ni de la fierté, c’est du plaisir, tout simplement.

Montier-en-Der, c’est tant de souvenirs, des bons souvenirs et des mauvais forcément, la guerre, ce pays dévasté, la mort de mes grands-parents, mais j’ai tant de souvenirs heureux à Montier-en-Der, à Wassy, à Planrupt, des souvenirs de baignade à la digue de Wassy ou au lac du Der. J’ai parcouru tant de kilomètres à bicylcette, à l’époque, j’avais de bons mollets. La côte de Planrupt, il faut la monter, elle est raide !

Judith Magre : « J’ai vendu des tapis à la Foire de Paris »

Beaucoup d’enfants, des jeunes filles notamment, se rendent dans cette médiathèque. Que pourriez-vous dire à une jeune fille rêvant de devenir comédienne ou actrice ?

J. M. : Si ça la tente, qu’elle essaie, qu’elle le fasse, mais ce ne sont pas des métiers faciles. Au début, il faut avoir un métier à côté. Quand j’étais gosse, j’étais assez douée en couture, comme j’étais fauchée, j’allais m’acheter du tissu pour fabriquer des vêtements. J’ai vendu des tapis à la Foire de Paris, j’ai fait des tas de métiers.

Trop de personnes veulent faire du cinéma pour être connues, pour gagner de l’argent et passer à la télévision. Si ça les chante, qu’elles le fassent, si ça ne marche pas, qu’elles fassent autre chose. L’amour du théâtre et du cinéma, c’est autre chose, ce n’est pas chercher à être en photo dans les journaux ou de passer à la télévision. Je ne suis pas une donneuse de conseils, chacun fait ce qu’il veut !

Judith Magre a joué avec une multitude d’acteurs. Dont Fabrice Luchini.

Vous parlez de la télévision, du pouvoir de la télévision. Vous avez vécu cette émergence, cinéma et théâtre ont beaucoup souffert de l’arrivée des téléviseurs dans les foyers…

J. M. : Oui et non… J’ai joué dans des pièces diffusées à la télévision à l’époque de « Au théâtre ce soir », j’ai joué des pièces Oscar Wilde, notamment, j’ai joué Antoine et Cléopâtre, une pièce adaptée et réalisée pour la télévision par Jean Prat et diffusée, en couleurs, en 1967, ce qui était un événement. La télévision existe, je la regarde quand ça me chante, c’est-à-dire pas souvent, les autres font ce qu’ils veulent, une fois de plus, je n’ai aucun conseil à donner à qui que ce soit.

A l’image d’Axel Kahn, notamment, vous parlez assez librement de la mort, sans le moindre tabou, vous regardez la mort en face…

J. M. : Tout le monde doit mourir ! La vieillesse est affreuse, il vaut mieux mourir que de traîner des infirmités pendant des années. Le rapport à la mort est quelque chose d’intime, il m’arrive d’en parler, mais au final, ça ne regarde que moi.

 » J’ai fumé énormément, au moins un paquet par jour »

Etes-vous favorable à l’euthanasie ?

J. M. : Chacun devrait avoir la possibilité de décider de sa mort et d’avoir les moyens de se supprimer, de pouvoir avoir le choix d’en finir.

Vous êtes sur les planches, mais vous serez bientôt devant les caméras…

J. M. : Oui, je vais tourner avec Olivier Py que je connais depuis toujours et que j’adore. J’ai également un autre projet, mais je ne peux pas encore en parler. Là, je reviens de Marseille où j’ai lu des textes de Desnos et Kafka avec un ténor et un soprano. Je m’occupe ! Etre occupée chaque jour, j’aime bien, c’est la vie. Disons que j’ai une vie active pour une personne de mon âge.

Vous n’aimez pas donner de conseils, mais quel est le secret de votre vitalité, votre hygiène de vie, la passion ?

J. M. : J’ai fumé énormément, au moins un paquet par jour, j’ai arrêté il y a quatre ou cinq ans. J’ai beaucoup aimé boire, j’aime encore ça, je mange sans me forcer, je mange quand j’ai envie de manger. J’aime manger quand je suis avec des amis, qu’on rigole et qu’on boit, sinon… Je n’ai aucun principe de sagesse, c’est peut-être mon secret !

Propos recueillis par Thomas Bougueliane

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