Joyeux Brexit – L’édito de Christophe Bonnefoy
C’est l’une des premières – et seules – bonnes nouvelles de l’année. Mais allez savoir pour qui…
L’accord sur l’après-Brexit négocié entre l’Europe et la Grande-Bretagne est un peu tombé jeudi soir comme un paquet joliment emballé, qu’aurait jeté depuis le ciel un père Noël fatigué par des années de vaines discussions. Il tient presque d’une intervention divine. D’un miracle, quasiment. Soit dit en passant, entre croire à la fois aux miracles et à l’existence de l’homme en rouge revient sensiblement au même.
Reste que le Premier ministre britannique, Boris Johnson ou la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, n’ont rien d’illusionnistes. Même si, dans l’histoire, et c’est assez risible, tout le monde vient affirmer que chacun a gagné. Bien évidemment que non. A la limite, on est là dans le moins pire possible. Mais pas dans l’accord parfait, c’est le cas de le dire. Bonne nouvelle donc ? On verra, à l’usage, qui a entourloupé l’autre. On est en effet rarement, avec ce genre de discussions, dans un gagnant-gagnant total.
Au 1er janvier, le divorce sera totalement consommé, entre Anglais et Européens. Mais tout reste commercialement à préserver, ou même à reconstruire. C’était l’objectif, justement, des derniers pourparlers. Et on connaît la propension de nos voisins britanniques à vouloir, toujours, le beurre et l’argent du beurre. En gros : on ne veut plus de l’Europe… mais si on pouvait continuer à en tirer quelques avantages…
Chat échaudé craignant l’eau froide, on sait aussi à quel point toutes les avancées des dernières années sur le Brexit, et présentées comme définitives, ont pu être régulièrement remises sur la table. On est peut-être encore loin d’en avoir fini avec cet usant marathon.