Joyeux anniversaire Tchernobyl
Nucléaire. Ce mardi 26 avril, le collectif contre l’enfouissement des déchets radioactifs a manifesté devant l’hôtel de ville de Chaumont. Rythmé par les musiciens les Bure Haleurs, l’événement s’est tenu 36 ans après l’explosion de Tchernobyl. Il a réuni une cinquantaine de personnes.
C’est un anniversaire particulier qu’a célébré le collectif contre l’enfouissement des déchets radioactifs (CEDRA) ce mardi 26 avril. Il y a 36 ans jour pour jour, une explosion avait lieu dans la centrale nucléaire de Tchernobyl. D’importantes quantités d’éléments radioactifs avaient alors propulsé dans l’atmosphère. Les conséquences sont officiellement chiffrées à 20 000 morts, 200 000 invalides et 3 000 enfants opérés d’un cancer de la thyroïde en l’espace de quatre ans.
Alors qu’à la frontière mosane le projet de centre de stockage des déchets radioactifs en couche géologique profonde Cigéo avance, cet événement passé ne peut qu’inciter à la prudence. C’est du moins la position du CEDRA qui a ainsi occupé le parvis de l’hôtel de ville de Chaumont pour l’occasion. Près de cinquante manifestants étaient rassemblés, accompagnés par la musique des Bure Haleurs, un groupe de musiciens engagés contre Cigéo.
« Condamner les générations futures »
« Oh Cigéo ! Tellement beau ! Tellement gros tous ces cadeaux », chantent-ils. Une référence au GIP Haute-Marne, un groupement d’intérêt public gérant les fonds d’accompagnement du projet Cigéo. Soit une forme de contrepartie financière au site d’enfouissement.
Des bandes-dessinées « Panique à Bure », habituellement distribuées à la sortie des collèges et lycées ont été données aux manifestants et aux passants. « Il y a de l’information distribuée par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA) dans les collèges et lycées, mais le recteur ne veut pas qu’on y distribue nos BD », accuse Olivier, un adhérent du CEDRA.
Malgré tout, des jeunes sont sensibilisés. C’est le cas de Justine, une manifestante âgée de 15 ans. « Je ne pense pas que ce soit bon d’enterrer les déchets nucléaires. C’est condamner les générations futures. »
Julia Guinamard
j.guinamard@jhm.fr