Journées européennes des métiers d’art : l’osier sera tendance ce week-end

La vannerie de Fayl-Billot est l’invitée d’honneur des Journées européennes des métiers d’art, à Langres, ce samedi 2 et dimanche 3 avril 2022. Jugé désuet par certains, ce savoir-faire répond aux enjeux actuels de consommation. A Fayl-Billot, deux vanniers s’en expliquent.

C’est une aubaine qui ne se présente pas tous les jours et que le Comité de développement et de promotion de la Vannerie de Fayl-Billot ne pouvait pas laisser passer. A l’occasion des Journées européennes des métiers d’art qui se tiennent ce samedi et dimanche, Langres a fait de la vannerie son invitée d’honneur.

« C’est une très jolie vitrine pour nous et c’est l’occasion de faire découvrir notre métier et notre savoir-faire », indique Jean-Marc Blanchard. Basé à Fayl-Billot depuis 2008, mais vannier depuis 40 ans, le Langrois d’origine proposera des démonstrations et des ateliers aux visiteurs, dans la cour du collège Diderot, comme quelque 70 autres artisans présents. Lui bénéficie d’une oreille peut-être encore plus attentive : il est Meilleur ouvrier de France 2018. « Cela faisait 25 ans que j’essayais. Notre métier, c’est de la persévérance et de la patience », confie-t-il.

Aujourd’hui, la France compte environ 250 vanniers professionnels. Une denrée rare, certes, mais l’évolution de la société et les tendances dans les modes de consommation, semblent susciter de nouveau quelques vocations. « Au début du XXe siècle, nous étions 25 000, contre 150 en 2000. Depuis quelques années, il y a un retour à la nature et à des métiers comme le nôtre, qui utilisent des matières naturelles », explique Jean-Marc Blanchard. « Ce sont généralement des adultes en reconversion ».

 » Magique pour la décoration de jardin « 

Pas le cas de Merryl Humblot. Ce Vésulien, formé à Fayl-Billot en 2006-2007, a attrapé tôt le virus, en voyant des amis tresser de l’osier, pour le plaisir. « J’ai adhéré tout de suite et rapidement, j’ai intégré l’école de vannerie de Fayl-Billot », raconte-t-il. A 37 ans, le jeune vannier cultive et transforme l’osier, puis vend ses créations.

« Mon dada, c’est plutôt la décoration de jardin. Je travaille tous les osiers, mais j’aime aussi beaucoup utiliser l’osier vivant, dont les possibilités sont infinies », explique-t-il, comme pour insister sur le caractère moderne de son savoir-faire. « C’est magique : on peut faire des cabanes, des haies séparatrices, un entourage de jardin… L’osier, ça peut aussi être une matière tendance, d’autant que, même si la durée de vie en extérieur est de trois à cinq ans, l’osier se composte ensuite ».

Au collège Diderot de Langres, où seront rassemblés les vanniers, plusieurs oeuvres gigantesques, dont des cornes de gazelles qui représenteront les racines des arbres de la cour, ont été créées par les vanniers pour les Journées européennes des métiers d’art. Ils ont eu deux ans pour faire parler leur créativité, en raison de l’annulation des éditions précédentes, pour cause de crise sanitaire. Autant dire qu’ils ont hâte.

Delphine Catalifaud

d.catalifaud@jhm.fr