Joe Robinette Biden, pas si cool que ça – Le billet d’humeur de Frédéric Thévenin
Emmanuel Macron dit avoir gagné un ami sans pour autant se faire d’illusions. Son propos résume très bien l’espoir limité que peut susciter l’entrée à la Maison blanche de Joe Robinette Biden, Robinette car il serait issu des Huguenots français. Le changement majeur sera du côté du ton. Avec le nouveau président, l’amabilité et les sourires parfois de façade vont succéder à la grossièreté, la vulgarité et l’agressivité de Trump. Il était de ses hommes qui pensent que tout se règle à travers des rapports de force et qui donc finissent par lasser, passer et se casser.
Malgré tout, le plus gros défaut de Joe Biden est d’être américain. Comme tout américain, il ne considère son pays qu’à travers sa surpuissance et le bilatéralisme instauré avec ou plutôt contre la Chine. Le multilatéralisme n’intéresse pas les Etats-Unis et, dans une formule binaire, tous les autres pays dont l’Europe n’ont d’autres choix que d’être avec ou contre l’oncle Sam. D’ailleurs, ainsi, l’Allemagne d’Angela Merkel s’est empressée de signer des accords commerciaux avec la Chine le mois dernier afin de ne pas dépendre du bon vouloir de Biden.
La mission première du nouveau président des USA sera de préserver la place de numéro 1 mondial. La tâche sera ardue et si le pays est dégradé d’un cran, les Américains le vivront comme un échec et lui feront payer électoralement.
Dans ce contexte, en agriculture, l’Europe n’est plus un allié des Etats-Unis. Elles veulent en faire un aligné en se servant des produits agricoles comme d’une variable d’ajustement dans les relations commerciales voire, pire, d’un instrument de menace afin que l’Europe plie. Biden, comme Trump, va jouer avec les taxes douanières et arroser copieusement ses “farmers” de subventions afin de casser les prix sur les marchés mondiaux.
Autrement dit, les Etats-Unis et l’Europe sont des rivaux commerciaux et le resteront. Biden sera moins hostile que Trump. Mais, il ne fera pas plus de cadeaux qu’Obama qui reste dans les mémoires comme ayant rétrogradé l’Union européenne au rang de “partenaire commercial” lambda. Et ce, après avoir été “un partenaire commercial privilégié” pendant des décennies.
Malgré tout et en dépit de ces vents contraires, le travail paie puisque, en 2019, les exportations de produits agricoles français via l’agroalimentaire ont augmenté de 12,7 %. N’en déplaise à Joe Biden mais il ne pourra rien faire contre l’excellence agricole française.
Frédéric Thévenin – f.thevenin@jhm.fr
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