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JO à la française – L’édito de Christophe Bonnefoy

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Les temps ont bien changé. On n’ira pas jusqu’à dire que les syndicats ne sont plus ce qu’ils furent, mais tout de même.

On a encore en tête ces syndicalistes emblématiques, prompts à déclencher la grève par réaction à une mesure, souvent, en tout cas pour tuer dans l’œuf toute velléité de faire du travailleur le dindon d’une farce sociale. Dans les années 80 par exemple, une grève répondait à un texte. Un blocage arrivait après une annonce.

La CGT innove. Tout comme FO, un peu avant. Comme si les syndicats comptaient en leur sein des cellules chargées de planifier sur la durée les actions à venir. Prévenir, plutôt que guérir, en quelque sorte. La Confédération générale du travail vient en effet de déposer des préavis de grève jusqu’à… septembre. Autrement dit pendant la durée des JO. Pour que les agents publics ne soient pas “victimes”, en quelque sorte, du surcroît d’activité lié aux Jeux. L’important est de participer, dit-on. Oui, mais pas à n’importe quel prix.

Trève de plaisanterie, à défaut de… trève sociale olympique. Les syndicats ne sont évidemment pas idiots. Ce n’est bien sûr pas pendant l’événement planétaire qu’ils pourront négocier quoi que ce soit. Ils préfèrent mettre la pression dès maintenant. Obtenir avant ce qu’ils ne pourront discuter pendant.

Une pression qui arrive d’ailleurs précisément au moment où le ministre Stanislas Guerini vient de tout faire pour la faire monter. En posant sur la table le temps de travail et la question du licenciement dans la fonction publique, le gouvernement ne pouvait s’attendre à un blanc-seing côté syndicats. Entre question sécuritaire et, pour le coup, problématique sociale, pas de doute, les Jeux auront bien lieu en France…

c.bonnefoy@jhm.fr

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