Galerie d’art : jeux d’ombres et de lumières
La galerie d’art du 16, place Verdun a organisé son premier vernissage de 2022. Samedi 2 avril, à 18 h, Annette et Horst Winkelmann ont accueilli à la maison de nombreux curieux, amateurs d’art en présence des trois artistes exposants. Annette Fenard, hôtesse des lieux, expose des toiles très personnelles. A Soyers en 2018, sa maison, son atelier, ses trésors, ses œuvres, ses souvenirs ont péri dans un terrible incendie. Bien que la dame renaisse de ces cendres grâce à sa force vive, elle cache des blessures que seuls ses pinceaux peuvent panser. Annette est gaie, virevoltante, entraînante, talentueuse et pourtant ses tableaux d’après le drame, sont expressifs au point d’en ressentir sa douleur. Annette a accompagné dans sa vie professionnelle par le biais de la peinture, de nombreux personnes “brisées”, “cassées”. Aujourd’hui, c’est elle qui “décharge” sa rage, son côté sombre sur la toile. Le mélange de l’acrylique est dosé, la lumière se pose et s’oppose aux traits noirs. Musicienne, ancienne danseuse, peintre, elle aime le contraste, clair et obscure se partagent la gloire.
Marcel Joosen, originaire des Pays-Bas, il s’installe à Fresnes-sur-Apance dans une superbe demeure ouverte au public les dimanches de juillet et août de 15 h à 18 h. Réputé pour la beauté de ses statues de bronze, Marcel Joosen expose encore aujourd’hui dans de nombreuses galeries néerlandaises. Passionné par les formes masculines, l’artiste débute par des bustes en céramique de 15 cm de hauteur. Il apprend le métier. En parallèle, il travaille 20 h par semaine en accompagnement de jeunes en difficultés scolaires ; il dira de son métier « qu’il est purement alimentaire ». Sa passion pour le corps masculin prendra ensuite toute la place. Très vite, le plâtre est abandonné pour le bronze qu’il magnifie par des formes idéales d’un rare réalisme. Il excelle dans les détails de telle sorte que ses statues, ses bustes (en taille réelle) semblent vivants, immobiles et prêts à prendre vie. Plutôt espiègle, le sculpteur jouera des parties du corps de ces messieurs en les encadrant, pour mettre en valeur une bouche charnue, une cambrure sensuelle. La encore le sombre illumine, absorbe la lumière et rend à ses modèles leur peau d’ébène éblouissante.
La douce Marie-Thérèse Hanselaar de Poinson-lès-Fayl, diplômée de l’académie des arts visuels, ancienne enseignante en arts-plastique, se fie à son intuition pour créer sur une page blanche, une dynamique de couleurs laissant transparaître à qui sait voir un élément naturel, tel un songe dans l’abondance de pastels. Marie-Thérèse peint dehors, elle y trouve son inspiration et ses toiles en aquarelle puisent la beauté naturelle. “Savoir et sentir” puis poser son pinceau sur le papier et laisser faire les choses. Ces derniers temps, Marie-Thérèse Hanselaar, s’interroge sur la féminité, sur la vieillesse de la féminité. Alors, de façon épurée, elle peint des bustes de femmes. L’outil (le pinceau, le doigt, l’éponge) est dirigé cette fois, et décline les formes fanées qui s’opposent à la jeunesse gracile d’avant. Pour elle, la peinture est une permanente recherche de liberté, elle est aussi le moyen de dépasser ce qu’on a été. La lumière prend alors le dessus sur les ténèbres de la vieillesse.
L’exposition “Ombre et Lumière” est visible tous les vendredis, samedis et dimanches d’avril, de 18 h à 20 h. L’entrée est gratuite.