Jeux de Londres : c’est trop injuste pour les Bleues
Aux commandes durant toute la partie, les Bleues se sont fait crucifier par un penalty dans la dernière seconde, hier, face au Monténégro (22-23). Comme à Pékin, leur route s’arrête en quarts. La douche froide.
Elles sont restées longtemps prostrées, les yeux humides, sur leur banc, à se de-mander comment cette soirée pourtant si bien partie avait pu virer ainsi au cauchemar. Déjà éliminées en quarts à Pékin par la Russie, les Bleues ont de nouveau vu leur route barrée hier, au même stade, par le Monténégro (21-22).
Une énorme désillusion alors que l’équipe de France a mené la majeure partie du temps, seulement rattrapée dans les deux dernières minutes puis coiffée sur le fil par un penalty assassin à la dernière seconde. Au tournoi de qualification olympique, à Lyon, la France avait déjà quitté le Monténégro sur une défaite (22-20). Mais le contexte d’hier n’avait plus rien à voir. Même face à cet adversaire coriace, mauvais tirage par excellence, les Bleues se présentaient avec des armes acérées, après des matches de poule diablement bien négociés qui faisaient d’elles la seule équipe invaincue de la compétition.
Au final, on eut droit à un combat de tous les instants. Prévisible. « La guerre », comme l’avaient annoncé les Bleues. Comme prévu, Katarina Bulatovic et Popovic alimentaient largement la marque du Monténégro durant la première mi-temps. La relation avec le pivot Lazovic fonctionnait à merveille. Quand la France trouva enfin la solution pour couper la transmission, le Monténégro s’appuya sur son ailière Radicevic, rapidement auteur de trois buts.
Les Bleues répliquaient à chaque fois, comme des mortes de faim, bien aidées par le bras de Mariama Signate et les arrêts d’Amandine Leynaud dans les cages. Dans ce combat acharné, il fallait attendre la 25’ pour observer le premier écart de deux points. En faveur des filles d’Olivier Krumbholz (13-11). Preuve que l’affaire était loin d’être pliée, le Monténégro trouvait immédiatement les ressources pour égaliser, grâce à Barjaktarovic dans les buts (six arrêts en tout) et à Radicevic, diaboliquement efficace à l’aile.
A la pause, le tableau affichait donc un crispant 13-13. Au prix d’une défense plus agressive et plus du tout alignée, les Bleues reprenaient les commandes (15-13, puis 16-14). Même nantis de deux buts d’avance, la France n’était à l’abri de rien.
Barjaktarovic en transe
D’ailleurs, le score était trompeur car une nouvelle fois, le Monténégro devait son retard à un festival d’Amandine Leynaud dans les buts (cinq arrêts dans le premier quart d’heure, dont un penalty devant Popovic). Et comme, à son tour, Barjaktarovic brillait devant les tirs tricolores, la rencontre était cadenassée (21-19). C’était alors à qui supporterait le mieux le défi physique imposé. Surtout à qui aurait les nerfs les plus solides. Comme possédée, Barjaktarovic arrêtait tout, écœurant une à une les shooteuses françaises.
Alors qu’il avait été mené durant toute la seconde mi-temps, le Monténégro, solide comme jamais, virait en tête pour la première fois à 1’30 de la fin. Un but signé Katarina Bulatovic, sortie du banc comme pour assassiner les Bleues (21-22). Car la dernière possession était monténégrine. Le tir de Popovic était détourné par Amandine Leynaud, mais l’arbitre, au gong, accordait un penalty, transformé par… Bulatovic (22-23). La prière de Barjaktarovic, à genoux depuis deux minutes dans son but, venait d’être exaucée.
De notre envoyée spéciale à Londres : Delphine Catalifaud