Jeu dangereux – L’édito de Christophe Bonnefoy
Voilà qui pourrait être une simple partie de bataille navale sans conséquence. Mais lorsque les “touché-coulé” des joueurs sont lancés en pleine mer, dans la région du Golfe, on comprend de suite qu’il n’y a plus du tout matière à sourire. Le jeu du chat et de la souris auxquels semblent s’adonner Etats-Unis et Iran peut faire craindre le pire. Parce qu’en l’occurrence, tous les deux sont armés. La preuve encore jeudi, avec les attaques imputées aux Iraniens par Donald Trump, contre deux pétroliers dans une zone à haut risque. La preuve encore, avec les renforts militaires envoyés en mai par la Maison-Blanche au Moyen-Orient.
Le Président américain, fidèle à sa manière de faire, n’use d’aucune diplomatie et accuse franchement et directement l’ennemi juré. Du côté de Téhéran évidemment, on n’est pas moins virulent et on évoque illico les sanctions économiques américaines contre le pays, tout en affirmant tout de go que les Etats-Unis représentent « une grave menace à la stabilité dans la région et dans le monde ». Et on nie, bien sûr, être à l’origine des attaques.
Pour le moment, les réactions à ce qu’on peut qualifier de graves incidents ne sont que verbales d’un côté comme de l’autre, même si les mots sont forts. On a l’habitude avec Donald Trump. Tout autant avec le pouvoir iranien.
Problème, et de taille. S’il est une région instable, c’est bien celle du Moyen-Orient. Chaque mot, chaque parole peut être l’étincelle qui mettra le feu aux poudres. Et l’incendie n’impliquerait pas que les Américains et les Iraniens, c’est une évidence.