Jean-Noël Jeanneney revient sur l’attentat du Petit-Clamart
Invité par l’Amicale gaulliste de la Haute-Marne, l’historien Jean-Noël Jeanneney donnera une conférence, vendredi soir, au Mémorial De Gaulle s’appuyant sur son ouvrage intitulé “Un attentat. Petit-Clamart, 22 août 1962”.
Ancien ministre, historien, auteur au théâtre, mais aussi homme de médias… Difficile de présenter Jean-Noël Jeanneney dans une introduction synthétique. Il sera présent à Colombey, vendredi soir, pour une conférence s’appuyant sur son ouvrage portant sur l’attentat du Petit-Clamart. « J’ai tout de suite accepté, c’est pour moi un grand plaisir. Je suis ému de venir à Colombey », observe-t-il. Il poursuit en livrant une anecdote personnelle : « Le 30 décembre 1969, j’ai accompagné mon père pour un repas à la Boisserie. En tant qu’ancien ministre de Charles De Gaulle, il était convié avec trois autres qui n’étaient pas repris sous Pompidou : Messmer, Malraux et Couve de Murville », livre Jean-Noël Jeanneney. Il est récemment revenu, « en famille » visiter ce lieu chargé d’Histoire.
La place du hasard
45 secondes. 187 balles tirées, dont 14 dans la DS présidentielle. Le Petit Clamart sera le point de départ de l’exposé de l’historien qui prévoit d’intervenir « environ une heure ». Cet événement sera le prétexte à exposer une vision de l’événement et de ses causes et conséquences avec une mise en perspective du point de vue de l’époque. « Quarante-cinq secondes, c’est très court. C’est aussi très long, car De Gaulle a failli mourir. Je m’intéresse beaucoup au hasard. Toute une série de hasards a fait qu’il n’a pas été touché. J’élargis aussi à la manière dont De Gaulle se positionne par rapport à la mort ou au hasard », détaille Jean-Noël Jeanneney.
Sa réflexion prendra une tournure peu habituelle pour les historiens avec un détour en uchronie où l’Histoire réécrite : « Que ce serait-il passé si De Gaulle avait été tué ? » Un chapitre entier est dédié à cette question dans l’ouvrage au cœur de la thématique.
Les archives de l’enquête
Un volet de la conférence portera sur les membres du commando « et les motivations qui les animent dans un climat d’après indépendance algérienne ». Il sera question de la traque du leader, Jean Bastien-Thiry, de l’enquête, puis du procès et globalement du fonctionnement de la justice des années 1960. Au cours de ses recherches, il s’est appuyé sur les archives, de l’enquête et du procès, accessibles 50 ans après.
Le propos sera détaillé. « Je ne rédige jamais », révèle au passage l’orateur. Il n’est pas seulement passionné, il est aussi passionnant. Cela fait au moins deux bonnes raisons de venir le rencontrer vendredi…
S. C. S.