Jean-Luc Armanini, l’intarissable des fossiles

Installé à la lisière de la Haute-Marne, Jean-Luc Armanini est passionné par l’univers des fossiles et des minéraux. A l’étage de son habitation, il a créé un musée où se trouvent ses multiples trouvailles, couplées à quelques pièces de collection. Certaines remontant à des centaines de millions d’années.

Dans la cour du château à L’Isle-en-Rigault (Meuse), les générations se côtoient. Seulement quelques mètres séparent les bambins de l’école intercommunale au cri perçant, des fossiles et minéraux multi-millénaires et silencieux de Jean-Luc Armanini.

Au premier étage de sa propriété, le septuagénaire a ouvert son propre musée, il y a une vingtaine d’années. Cinquante mètres carrés retraçant l’histoire des fossiles et minéraux sous de multiples formes. Un virus qui l’a frappé dès le plus jeune âge, à 7 ans. « Tout est parti de mon frère, Jean-Paul », se rappelle-t-il. « Il avait ramassé quelques fossiles dans la région de Bar-le-Duc. Déjà à l’époque, j’étais intrigué par toutes les choses qui étaient « spéciales ». J’ai voulu en savoir plus. » Alors, Jean-Luc plongera son nez dans les livres et revues spécialisées.

Aventure

Ce natif de L’Isle-en-Rigault a exploré le territoire de fond en comble. Notamment les carrières de la Saulx, « le point de départ de mes premières recherches. J’ai démarré tout seul. Et au fil du temps, j’emmenais mes copains explorer des cavernes ». Ses voyages l’ont mené dans les Pyrénées en France et en Espagne, l’Ardèche, le Vercors, le Jura… Les aventures du spéléologue-paléontologue autodidacte, l’ont guidé parfois jusqu’à 2 000 mètres de profondeur.

En parallèle, il a créé et animé le club de spéléologie de L’Isle-en-Rigault pendant quinze ans, avant de rejoindre celui de Robert-Espagne pendant huit ans, et aujourd’hui l’Association spéléologique de Haute-Marne (ASHM) de Saint-Dizier.

Variété

Derrière la porte située au sommet d’une dizaine de marches, Jean-Luc Armanini expose ses trouvailles qui cohabitent avec « quelques pièces que j’ai achetées en tant que collectionneur ». Tout est organisé d’une main de maître. Face à l’escalier menant à l’entrée de la pièce, un mur est rempli de photos. On y retrouve le Meusien au cours de ses expériences, ses « milliers d’heures passées sous terre », parfois tout près d’ici. Par exemple, « un puits aux 45 m de profondeur à Robert-Espagne », ou « une rivière souterraine à Trois-Fontaines-l’Abbaye » dans laquelle il a trouvé des huîtres. Improbable. Les trouvailles locales sont bien représentées dans les allées du musée lislois. De Saint-Dizier, on retrouve un céphalopode datant de 120 millions d’années et découvert zone du Pré-Moinot, de multiples sélénites ou encore des gypses. A Chamouilley, il a débusqué un silex vieux de 300 000 ans, qui en côtoie des centaines d’autres : « Chaque outil avait une fonction très précise à l’époque ».

Dans des registres différents, des fossiles de cétacés remontant à 115 millions d’années, cohabitent avec des plaques d’oursins, des céphalopodes en pierre, une dent géante de mammouth, des pièces de fluorine, des huîtres… Tout un univers.

Louis Vanthournout

l.vanthournout@jhm.fr

Musée de fossiles et minéraux, 5, cour du Château à L’Isle-en-Rigault. Visites gratuites sur rendez-vous au 03.29.75.98.67.