Jean-Claude Glaudel : « des valeurs de fidélité »
Elle n’a manqué aucun épisode. Accro au Meeting de Saint-Dizier, l’ASPTT Nancy a enchaîné sa 18ème participation. Jean-Claude Glaudel, l’entraîneur nancéien, explique son attachement au rendez-vous bragard. Et tacle les nouveaux barèmes fédéraux qui priveront ses nageurs de Championnats de France Elite, cette année.
Le Journal de la Haute-Marne : L’ASPTT Nancy est sans contes- te le club le plus fidèle au Meeting. Vous n’avez manqué aucune des 18 éditions. D’où vous vient cet attachement ? Jean-Claude Glaudel : « J’ai connu le Meeting à ses débuts, quand il était encore à la piscine du Vert-Bois. On a trouvé l’ambiance sympa, l’accueil chaleureux alors nous avons continué à nous y rendre par la suite. La fidélité est une valeur importante chez moi. Et même si mon club est devenu plus petit aujourd’hui, qu’il n’y développe plus le même niveau qu’il y a quelques années, je mets un point d’honneur à me rendre à Saint-Dizier chaque année. Arnaud Massart a du mérite de s’être battu pour que le Meeting devienne ce qu’il est. »
JHM : Est-ce aussi une question de souvenirs, d’anecdotes ? J.-C. G. : « Des anecdotes, c’est sûr, il y en a beaucoup. Mais je m’en souviens d’une tout particulière. Je n’étais pas présent cette année-là, car j’avais une autre compétition. Mais mes nageurs, eux, participaient à l’épreuve. C’était au Vert-Bois. Il y avait une tempête et la verrière s’était effondrée. Cela avait causé une sacrée frayeur ! La compétition s’était terminée à Chaumont, je crois. »
JHM : Vous qui avez vécu l’ascension du meeting pas à pas, quel regard portez-vous sur son rayonnement exceptionnel aujourd’hui ?
J.- C. G. : « C’est chouette ! Malgré les décisions fédérales, concernant les interdictions de concurrence notamment, Saint-Dizier a tenu tête et s’est battu pour que vive et perdure le Meeting. Il a ouvert ses portes aux Pays de l’Est, tout en conservant un plateau français et local important. Il a su allier gros plateau et convivialité. Il y a pourtant eu des tentatives pour essayer de déstabiliser le rendez-vous. Regardez le Meeting Arena de Rouen, qui s’est déroulé il y a quelques semaines. C’était pour faire, peut-être, de l’ombre à Saint-Dizier. Mais cela ne marche pas ! Saint-Dizier, c’est Saint-Dizier, l’un des plus beaux meetings mondiaux en petit bassin. »
«Les meilleurs résultats… dans les études !»
JHM : Comment expliquer cet engouement des nageurs pour un tel rendez-vous ?
J.- C. G. : « C’est un meeting de repères, où les nageurs peuvent s’étalonner et réaliser de belles performances. Saint-Dizier fait partie des bassins rapides où les chronos sont intéressants. Cela gonfle le moral des nageurs pour la suite de la saison. En début d’année, ils ont faim de compétition. Et c’est une occasion de se relancer, parfois. »
JHM : Avec les nouveaux barêmes de temps, vos nageurs ne figureront sans doute plus aux Championnats de France Elite, contrairement à l’an passé, à Dunkerque. Comment vivez-vous cette rétrogradation au club ?
J.- C. G. : « Avec la nouvelle donne fédérale, on va aller se faire « brosser »! Sur 100 m nage libre, par exemple, les temps d’engagement pointent à 52″24. Le DTN pense que c’est peu. Bien sûr, ça l’est… au niveau international ! Mais au niveau français, nous, à notre niveau, c’est trop haut. Et c’est terriblement frustrant pour nos licenciés ! Pour augmenter nos pratiquants, il faut être capable de leur offrir du rêves, des objectifs accessibles. Là, ils savent qu’avec ces temps, ils devront se contenter d’un rendez-vous en Nationale 2. Et ça ne fait pas rêver… On est en train de créer un fossé entre la base, la masse et le haut niveau hexagonal. »
JHM : Qu’espériez-vous de ce meeting ?
J.- C. G. : « L’objectif, c’est la préparation pour d’autres échéances. Et surtout, se faire plaisir. Nancy n’est plus le club qu’il était. Avec les Pôles, les structures, on devient un petit club. Et puis, il est de plus en plus difficile de concilier études et haut niveau. J’ai coutume de dire les choses ainsi : finalement, c’est dans les études que l’ASPTT Nancy a obtenu les meilleurs résultats. Aujourd’hui, j’ai des nageurs médecins, ingénieurs, kinésithérapeutes et même un Directeur du Centre Olympique de Vittel ! »
Propos recueillis par Delphine Catalifaud