Jean Chauvelot dessine le quotidien des Bragards
CULTURE. Ancien lycéen de Saint-Dizier, l’auteur-illustrateur Jean Chauvelot est en résidence à la médiathèque. Le 5 mai, il restituera les planches de sa bande-dessinée en cours de réalisation qui illustre la vie des Bragards. Des animations sont prévues en parallèle.
Muni de ses crayons et de son bloc, il s’est tranquillement installé sur le banc des visiteurs, entourés d’élèves de CM2. A deux doigts de se faire passer pour un journaliste du JHM ! Car jeudi 13 avril, Jean Chauvelot, enfant du nord de la Haute-Marne, a assisté à une séance de conseil municipal plutôt mouvementée : « J’ai commencé par la manif’ avant d’y aller et de prendre mes notes », explique le dessinateur.
Quotidien
Cette séance, un évènement que cet ancien élève du lycée Saint-Exupéry a pu retranscrire sous planche, parmi tant d’autres. Depuis le lundi de Pâques et jusqu’au 5 mai prochain, Jean Chauvelot est en résidence à la médiathèque Romain-Rolland : « J’ai une commande de la Ville pour raconter la vie des Bragards sous forme de chroniques. On m’a donné carte blanche. Je n’ai pas envie d’être consensuel, mais je ne veux pas rentrer dans le fatalisme », confie le trentenaire.
La journée de démarrage n’a d’ailleurs pas été choisie au hasard : « Pâques, c’est le début de la foire. Et la foire, c’est le début du printemps à Saint-Dizier. Je n’en ai pas raté une en 35 ans ! » L’endroit idoine pour les petites histoires, anecdotes et autres souvenirs à retranscrire.
Hiérarchie
Durant sa résidence, l’auteur-illustrateur qui réside dans la campagne joinvilloise articule son quotidien de la même façon : il prend le train pour arriver à Saint-Dizier à 8 h. « Je rôde. Je suis à l’affût du moindre détail. C’est un peu un running-gag ; chaque élément peut mériter une histoire à part entière. » Un verre qui tombe au sol, le bruit des sirènes, le cri d’un bébé… Systématiquement, l’artiste jette un regard autour de lui. On ne sait jamais. En revanche, « si c’est dans un cadre privé, je ne dessine pas. Ça ne doit jamais blesser quelqu’un ». Une fois l’analyse terminée, place l’après-midi à l’écriture et au dessin.
Parfois, Jean Chauvelot a l’embarras du choix. Comme il ne peut ne rien avoir à raconter. Dès lors, comment juger ce qui a – ou non – la pertinence d’être mis sous planche ensuite ? « Quand je me demande « Qu’est-ce qui vaut le coup ? », il y a souvent trois réponses : quand on apprend un truc, quand c’est drôle, ou quand c’est beau. Il faut qu’une planche permette de communiquer un savoir ou une émotion. » Un savoir que le dessinateur a pu illustrer d’une autre manière récemment : « J’ai pu retourner au lycée Saint-Exupéry pour faire dessiner les 1ères Arts plastiques. C’est la même salle que l’époque », partage-t-il.
Expositions
En dehors de ses balades bragardes, Jean Chauvelot photocopie quotidiennement son travail à la médiathèque Romain-Rolland, et le partage ensuite sur ses réseaux sociaux. La médiathèque qui, le temps de la résidence de l’artiste, propose une exposition intitulée « Lire et écrire la bande dessinée », afin de découvrir les mécanismes de la BD.
D’autres temps forts sont prévus, toujours à la médiathèque (lire notre encadré) et en présence de l’auteur-illustrateur. Et s’il n’est pas là-bas, vous le croiserez sûrement en ville.
Louis Vanthournout
Des animations
Plusieurs animations gratuites se tiendront à la médiathèque. A commencer par ce jeudi 20 avril, à 19 h, avec un apéro-dessins pour partager un bon moment autour de la BD. Samedi 29 avril, à 9 h 30, Jean Chauvelot participera au club Chibi pour présenter son parcours et son métier, en plus d’un exercice de dessin. Enfin, la restitution de sa résidence se traduira par une soirée festive, vendredi 5 mai, autour d’un apéritif et d’un concert du groupe local Val Jean, présent – notamment – lors de la dernière fête de la musique à Saint-Dizier.
