Jean Baptiste Jules Carbillet, la patrie à l’honneur
CES ILLUSTRES INCONNUS DE LANGROIS. Général de division alors en fin de carrière, le Langrois Jean Baptiste Jules Carbillet a mis un point d’honneur à assumer son rôle, avec dévouement et patriotisme, aux prémices de la Première guerre mondiale.
C’est, contrairement au contre-amiral Jean-Emmanuel Cadart (voir notre “Illustre” du mercredi 23 mars), une carrière militaire sans coup d’éclat que le Langrois Jean Baptiste Jules Carbillet a menée. Mais cette absence d’aspérité fut sa force : militaire très respecté, il a été consacré Grand officier de la Légion d’honneur en 1915, au crépuscule de sa carrière.
Né à Langres le 13 juillet 1850, Jean Baptiste Jules Carbillet connaît, a prori, une jeunesse sans problème particulier. Aucune source n’existe sur sa vie dans la cité de Diderot. Les premières traces de lui sont à Saint-Cyr, la prestigieuse école militaire qu’il a intégrée lors de la promotion 1869-1870. En sortant avec le grade de sous-lieutenant le 14 août 1870, il est d’emblée plongée dans le bain de la guerre de 1870 survenue peu après, et commande une section aux batailles de Coulmiers puis d’Orléans. Il est promu lieutenant 16 novembre 1870.
Jusque-là sans tache, sa carrière connaît un petit coup d’arrêt en 1873. Pour des raisons inconnues, le général Ernest Courtot de Cissey refuse de le promouvoir capitaine. Jean Baptiste Jules Carbillet, vexé, fait alors le choix d’intégrer le professorat à Saint-Cyr. Il finit par obtenir, au nom de l’ancienneté, le grade de capitaine en 1876. Sa carrière opérationnelle reprend, et devient dès lors linéaire : chef de bataillon en 1892, puis chef d’état-major du gouvernement de la Corse, il est nommé lieutenant-colonel en 1898, colonel en 1902, général de brigade en 1906 puis, enfin, général de division le 8 novembre 1910.
En décembre 1912, il est nommé à la tête de la 29e division d’infanterie de Nice. Il s’y trouve encore, en fin de carrière, lors de la survenue de la Première guerre mondiale en 1914, et est sur le front durant quelques mois, avant d’être affecté à la réserve. Il meurt à Nice le 23 juin 1923.
Nicolas Corté
n.corte@jhm.fr