Je vous souhaite une bonne année
La semaine prochaine, nous basculerons dans une nouvelle année, nous trinquerons avec nos amis et partagerons un bon dîner avant de faire, pour certains, quelques pas de danse. Voyons un peu, comment nos aïeux célébraient autrefois ce dernier jour de l’année…
Pour se plonger dans nos coutumes langroises d’antan, ouvrons les pages des ouvrages « Le pain au lièvre », « Gens et choses de Langres »… Tout comme le soir de Noël, le passage à la nouvelle année était marqué par une longue veillée autour de l’âtre, où clairait « un château de bonnes bûches ».
Certaines familles racontaient aux enfants que s’ils étaient assez courageux pour sortir cette nuit là jusqu’à un carrefour de croix et de chemin, de braver la Dame Blanche, la bise et les revenants, alors ils pourraient à minuit sonnante apercevoir celui que l’on nommait « ANFA »… « l’an fait » !
Bien entendu personne ne s’y risquait ! Au petit matin, les bambins se précipitaient hors du lit pour souhaiter la bonne année à leur parents en ces mots « Je vous souhaite une bonne année, une bonne santé, le paradis à la fin de vos jours« . Les vœux de bonne année échangés, on recevait alors quelques étrennes, pains d’épice, pralines, sucre d’orge, papillotes, parfois même un écu ou une orange qu’on savourait comme un trésor…
Partons à présent au pied de la cathédrale de Langres, pour évoquer une coutume de Noël en usage depuis le XIIe siècle, entre l’évêque et les chanoines. L’évêque devait servir aux chanoines cinq repas appelés « pasts », aux fêtes de Noël, du Jeudi-Saint, de Pâques, de la Saint-Mammès et le jour anniversaire de son sacre.
S’il le souhaitait, l’évêque pouvait se racheter de cette obligation, moyennant dix livres tournois pour un repas, sauf à Pâques et à la Saint-Mammès. Les chanoines étaient très attachés à cette coutume. On sait que le 27 décembre 1507, ils adressèrent des remontrances à Jean II d’Amboise qui a négligé de leur faire servir l’avant-veille le « past » de Noël…
De notre correspondante Angélique Roze