Je t’aime, moi non plus – L’édito de Christophe Bonnefoy
Ah, l’amour, l’amour… un couple qui trace un chemin commun sur la base de la confiance, du respect, de l’écoute. Quand ça démarre dans le sens contraire, mieux vaut passer, très vite, à autre chose.
C’est ainsi très mal parti entre l’Education nationale et Amélie Oudéa-Castéra. Une relation dont les bases sont on ne peut plus instables.
Et pour le coup, le parcours est déjà depuis des décennies suffisamment cabossé entres les profs et leurs ministres, pour qu’on prenne soin de provoquer, quand c’est possible, sinon un coup de foudre, en tout cas l’étincelle qui installera le contrat de confiance. La nomination d’Amélie Oudéa-Castéra apparaît en l’occurrence contre-nature. Un peu comme un mariage forcé.
On passera sur les déclarations de celle qui apparaît désormais comme une sorte de pompier pyromane. Allez donc rattraper l’affaire, quand quelques mots suffisent à se mettre à dos toute une profession. Et par ricochet d’ailleurs, à faire démissionner un recteur…
De plus, comment demander aux personnels de l’Education nationale de se sentir aimés, alors qu’ils ont le sentiment d’être les acteurs d’un couple… à trois. Amélie Oudéa-Castéra est, aussi, ministre des Sports. On peut comprendre que les profs se sentent relégués au second plan, en cette année de Jeux olympiques à Paris. Un événement qui aurait presque mérité à lui seul un cabinet ministériel.
On attend encore que le gouvernement soit complété, par exemple de secrétaires d’Etat. Eventuellement, Emmanuel Macron et Gabriel Attal tenteront-ils de rectifier le tir. Mais le mal est fait. Quand on se sait trompé une fois, difficile de refaire confiance…