« Je préfère le sacrifice financier que celui de ma santé »
« La France est le tout dernier pays à réintégrer les soignants et sans la moindre indemnisation, dans les autres pays, ils ont eu des primes… C’est un pays de scélérats. »
Aigrie ? Doux euphémisme. Si elle exerce aujourd’hui à son compte à Nevers, le Dr Corinne Grisel a fréquenté le centre hospitalier de Haute-Marne, en pédopsychiatrie pour adolescents, en pleine période Covid. Un secteur qu’elle connaissait déjà pour y avoir effectué des remplacements entre 2015 et 2018.
« C’est interdit de critiquer la vaccination »
A Saint-Dizier où elle est revenue pour des remplacements au début de la crise sanitaire, « ça se passait bien jusqu’à ce qu’il y ait obligation d’injection, moment à partir duquel je ne pouvais plus travailler. ». Impensable pour elle de se faire vacciner, « j’ai eu déjà des problèmes avec les vaccins, je suis certaine que le lupus que j’ai déclaré est consécutif à la vaccination contre l’hépatite B. On ne m’a pas dit le contraire. Mais c’est interdit de critiquer la vaccination et depuis fort longtemps. »
Toujours est-il qu’à partir de septembre 2021, la docteur s’est retrouvée sans revenu. « On a évidemment droit à rien, je ne pouvais pas m’inscrire au chômage, j’ai vécu sur mes économies. A un moment j’ai eu la chance d’avoir le Covid en 2022, donc j’ai pu retravailler un peu à l’hôpital de Saint-Dizier avec mes quatre mois de pass ».
Depuis janvier 2022, Corinne Grisel est auto-entrepreneur à Nevers, et fait du coaching. Celle qui a obtenu une thèse de médecine en 1990 et effectué huit ans d’études n’en reste pas moins amère. Médecin conseil à la Sécurité sociale jusque 2014, « je pensais travailler à l’hôpital jusqu’à mes 65 ans ! Mais je préfère faire le sacrifice au niveau financier que le sacrifice de ma santé ».
N. F.