Tribunal correctionnel : « Je ne savais pas qu’il était premier adjoint »
Parce que ses chiens ont mordu à trois reprises un habitant de Gudmont que, sous l’empire de l’alcool, il avait insulté, un jeune homme de 19 ans a écopé de neuf mois d’emprisonnement avec sursis. Et une interdiction de détenir un animal pendant deux ans.
Une scène presque ordinaire dans un village, un soir. Un jeune homme qui circule à moto à une vitesse jugée excessive par un habitant, qui le lui fait savoir. Une prise de bec. Des insultes proférées par le contrevenant qui était alcoolisé et dont le véhicule n’était pas immatriculé. Lequel motocyliste revient « s’expliquer » avec le riverain en compagnie de ses deux chiens – de ceux qui « peuvent faire peur », selon l’expression de la présidente du tribunal -, non tenus en laisse, non muselés.
Trois morsures
L’altercation dégénère. Conséquence : le riverain se voit infliger des morsures par les deux animaux – à l’avant-bras droit, à l’abdomen et à la fesse gauche. Ce qui vaut à Théo P. de venir à son tour s’expliquer, mais cette fois devant la justice. Pour quatre chefs d’accusation dont celui d’outrage à personne dépositaire de l’ordre public. Car la victime des morsures n’est autre que le premier adjoint au maire de Gudmont-Villiers, commune où le prévenu ne réside pas.
Récentes condamnations
Théo P. n’a pas 20 ans mais déjà quatre condamnations à son casier. Sept, en réalité, devait-on apprendre au cours des débats. Car ainsi que l’avocate générale l’a précisé, l’intéressé s’était vu signifier le 24 mai – soit quelques jours après les faits qui lui valent de nouveau de comparaître – deux condamnations supplémentaires, par le tribunal correctionnel, pour outrage et délit de fuite.
Actuellement sans emploi, le jeune homme voue un amour immodéré à ses chiens et ceux de sa compagne. « Ils ne sont pas méchants », assure-t-il. La victime « m’a poussé, je suis tombé par terre, c’est à ce moment-là que mes chiens sont venus me défendre », assure le motocycliste qui reconnaît les insultes, la consommation d’alcool, mais nie avoir incité ses animaux à attaquer l’élu. A propos duquel il dit par ailleurs ignorer sa qualité d’adjoint au maire.
Du sursis
Une méconnaissance sur laquelle a insisté l’avocat, Me Merger, ce qui fera tomber une circonstance aggravante. Verdict : neuf mois d’emprisonnement avec sursis, une obligation de travail ou de formation, celle de soigner son « impulsivité », l’interdiction d’entrer en contact avec la victime et son fils – car il y eut également échange de coups avec un fils de l’élu, également mordu par un chien mais qui ne s’est pas porté partie civile -, un travail d’intérêt général de 140 heures, et l’interdiction de détenir un animal pendant deux ans.