Commentaires (0)
Vous devez être connecté à votre compte jhm pour pouvoir commenter cet article.

Axel Clerget accueilli en héros des Jeux à Saint-Dizier

Champion olympique de judo par équipes mixtes, il y a cinq semaines, Axel Clerget a été honoré par le peuple bragard, devant l’Hôtel de ville hier. Devant plus de 200 personnes qui l’ont acclamé, il a pu mesurer sa cote de popularité. Il a confié qu’il souhaitait continuer jusqu’aux Jeux de Paris, dans trois ans.

Le Journal de la Haute-Marne : Quel est votre meilleur souvenir des Jeux olympiques de Tokyo ? 
Axel Clerget :
« Ce qui me marque le plus, c’est ce moment interminable où on saute partout à la fin. Nous sommes tellement heureux et cela a duré une ou deux heures. On a fait notre cri de guerre sur tous les plateaux. C’est un moment dingue. On est comme des gamins alors que l’on a tous vécu des émotions fortes. Il y a eu l’appel avec le Président, on saute partout et on ne veut pas sortir du tapis. C’était fort. »

JHM : Est-ce que vous vous attendiez à un tel accueil du public bragard ?
A. C. :
« C’est une énorme fierté. Mon portrait est resté sur le bâtiment de la mairie pendant tout le mois. C’est dingue. J’étais au Trocadéro. Je suis parti en vacances pour poser mes valises. Je ne m’étais pas rendu compte de tout cela. Mes parents m’ont raconté l’engouement ici. J’ai reçu énormément de messages ici. Je suis fier. Ce que j’ai vécu, c’est ce dont je rêvais depuis que je suis tout gamin. On n’a pas pu le faire avant à cause du Covid. C’est la magie des Jeux. Cela transporte, mobilise une ville complète. Je rêvais de vivre ce retour de JO. C’est beau. Il y a un écran géant devant la place. C’est là où j’ai regardé la finale 98. Maintenant, c’est moi qui peut donner envie à des enfants de se dépasser et de prendre ma place. Cela touche encore plus. En vacances, je regardais les JO d’Atlanta en camping sur une télé qui fonctionnait mal. Maintenant, c’est moi le héros. »

JHM : Etes-vous satisfait d’avoir une médaille d’or par équipes ou en auriez-vous préféré une en individuel ?
A. C. :
« Avant la compétition, avec ce scénario, j’aurais été plus ou moins content. Mais cette médaille d’or olympique par équipes a occulté tout le reste. Je suis champion olympique. C’est un titre. On a vécu une aventure humaine incroyable. En plus, il y a eu la manière en battant les Japonais chez eux. La symbolique est belle. J’ai toujours adoré le collectif. Je me suis souvent sublimé en équipes. On a besoin des autres pour exister. »

« J’ai eu peur deux fois »

JHM : Sur le combat gagné contre le Japonais, vous exultez. Est-ce une revanche sur votre compétition individuelle ?
A. C. :
« C’est le mélange d’un immense bonheur de marquer un point au “Budokan”, un monument emblématique, en finale des Jeux. Contre un Japonais. Il y a eu la peur de me faire éclater sur toute la compétition. Au premier tour, je voulais faire trop bien pour les autres. Puis je me suis fait plaisir. Mon point était décisif. J’étais le deuxième à rentrer. La dynamique a changé. »

JHM : A qui dédiez-vous cette médaille d’or ?
A. C. :
« Je pense à ma famille, ma femme et mon fils, qui ont fait de gros efforts car le report a été difficile à vivre. Et à toutes les personnes qui m’ont aidé. Elles sont dévouées. Et aussi ceux qui me suivent depuis que je suis petit : Mohamed Ouali, mon père, Bernard Bouvret, Eugène Pérez. C’est aussi leur médaille. Celle de tous les Bragards et surtout ceux qui donnent du temps aux autres bénévolement. C’est incroyable ce que l’on a en Haute-Marne. Je pense aux dirigeants qui ont fait des sacrifices. »

JHM : Vous êtes passé par toutes les émotions durant la préparation, notamment avec des blessures. Avez-vous pensé à renoncer ?
A. C. :
« Non. Mais j’ai eu peur deux fois. Surtout au niveau de la commotion cérébrale. Quand après deux mois, tu ne peux pas faire un peu de vélo ou du gainage, cela fait bizarre. Cela fait peur. C’est bien beau le rêve olympique, mais il faut faire très attention si cela se reproduit. Puis, fin mai, quand je me suis “désinséré” l’adducteur de l’autre côté. Je ne devais pas aller aux JO. Je ne devais pas faire un combat avant. Mais je n’y allais pas pour faire de la figuration. J’ai repris les combats complets dix jours avant les Jeux. Forcément, en individuel, il m’a manqué quelque chose. Mais cela fait 30 ans que je fais du judo, quinze ou vingt ans au haut niveau. »

« Envie de revivre ce qu’il s’est passé au Trocadéro »

JHM : Au Trocadéro, il y avait une foule immense pour vous célébrer. Comment avez-vous vécu cela ?
A. C. :
« Je ne sais pas si cela a existé. Avant, le bus passait rapidement aux Champs. Là, on a pu en profiter. Tu ne sens pas la fatigue. Le dimanche, tu fais la fête avec des Mayer, Manaudou, Riner. Des gens que tu regardes avec des grands yeux. Nous sommes restés une heure sur le podium. Il y a eu la Patrouille de France, 50 000 personnes en délire, la Tour Eiffel. C’est là que la motivation a commencé à naître. »

JHM : Serez-vous à Paris en 2024 ?
A. C. :
« C’est acté. Je ferai le maximum pour être à Paris dans trois ans. Ce sont des décisions à prendre avec l’entourage. J’ai envie de revivre ce qu’il s’est passé au Trocadéro. Nous avons vécu des JO sans public. A la maison, cela va être dingue. Et les Japonais vont vouloir prendre leur revanche. Si un jeune prend ma place, cela sera la logique des choses. Mais il faudra me déloger. J’ai de l’avance, mais cela peut aller vite, comme pour Mélanie Clément. Si je reste à mon niveau, il faudra faire un podium mondial pour me passer devant. J’ai envie d’y être. Je vais adapter mon fonctionnement. Nous sommes qualifiés d’office en tant que pays organisateur. Cela m’évite de faire dix compétitions par an. Surtout à mon âge. Ma compétition de reprise sera sûrement le tournoi de Paris 2022, en février, et peut-être la coupe d’Europe des clubs, avec Sucy, en France, en décembre. Puis il y aura l’Euro et les Mondiaux, en avril et août. Je vois les choses sur le long terme. »

Propos recueillis par Nicolas Chapon
n.chapon@jhm.fr

Retrouvez la galerie photo de l’événement.

Sur le même sujet...

Au stade dimanche
Saint-Dizier
Au stade dimanche
Autres sports

Dimanche 28 avril, l’équipe féminine de l’US Sermaize, en départemental 2 à huit, recevra le Chaumont FC au stade municipal (coup d’envoi à 10 h 30).

Bar-sur-Aube
Un avant-goût de Jeux olympiques
Autres sports

Samedi 13 juillet, la Flamme olympique sillonnera le département de l’Aube avant d’arriver à Paris le lendemain, jour de la Fête nationale. Un convoi fera quelques échappées vers certains lieux,(...)

Eurville-Bienville
Tournoi d’Eurville-Bienville : Le dernier mot pour Cédric Ribet (15/2)
Autres sports Sports de raquette

Dimanche 21 avril, dès 9 h, ont eu lieu les demi-finales du tournoi d’Eurville-Bienville, à la fois chez les dames et chez les hommes. Ils étaient 62 participants. La météo,(...)