Jaune pâle – L’édito Christophe Bonnefoy
Le premier anniversaire de la naissance du mouvement des “Gilets”, c’est un peu l’histoire de la bouteille à moitié vide ou à moitié pleine. On peut évidemment se dire qu’en ce 16 novembre 2019, ça faisait pas mal de temps qu’on n’avait pas vu autant de manifestants de jaune vêtus, dans les rues du pays. Mais à l’inverse, on est très loin des centaines de milliers de personnes qui déambulaient l’hiver dernier dans tout l’Hexagone.
Alors que reste-t-il de cette colère née, notamment, de la contestation d’une taxe sur les carburants ? Elle est toujours là, c’est sûr. Et même, on peut imaginer qu’elle n’est pas moindre qu’il y a un an. Mais le temps a fait son effet et la gronde s’est indéniablement transformée en une forme de résignation. Les Gilets jaunes sont encore là. Les plus motivés en tout cas. Les autres se sont un peu perdus le long du chemin. Globalement, le mouvement est toujours soutenu par les Français, même si c’est dans une moindre mesure. Mais il n’a plus l’entrain qu’il eut à son éclosion.
Les Gilets jaunes ont donc sans conteste souffert d’une certaine usure. De la patine des jours qui s’égrènent inlassablement. Mais aussi, et c’est devenu leur plus grosse épine dans le pied, de ces black blocks qui se sont accaparé un mouvement pour le transformer en démonstration de pure violence. Sans réelle revendication d’ailleurs. On l’a encore vu, hier à Paris, place d’Italie. Le jaune était plus discret que le noir. Pas en nombre, mais en actes.
Un baroud d’honneur ? Peut-être. Même si toutes les réponses n’ont pas été apportées à leurs questions.