Jardinage en permaculture, mode d’emploi
ENVIRONNEMENT. Guillaume Toussaint, président de l’association Brav’garsden, donne une conférence sur la permaculture, samedi 29 janvier, à 14 h, au Petit Paris. Le passionné se concentrera principalement sur les techniques de jardinage.
jhm quotidien : Quel est l’objet de votre conférence ?
Guillaume Toussaint : Je vais brièvement rappeler la philosophie de la permaculture, ce que c’est, comment c’est né, parler de notre association, créée en décembre 2020, pour ensuite me concentrer sur un seul sujet parmi la permaculture, à savoir le jardinage.
jhm quotidien : L’idée, c’est de donner des astuces avant de se remettre au jardin au printemps ?
G. T. : Oui, on va bientôt arriver dans la période des semis. Je pars de mon expérience et je donne des conseils. Je me base sur les douze principes de la permaculture (lire en encadré), après il n’y a pas qu’une seule méthode. Comme je l’explique, la permaculture, ce n’est pas une recette de cuisine, chacun le fait selon son orientation, son type de sol, c’est très vague. On peut être voisins et faire notre jardin de façon totalement différente.
jhm quotidien : Quels sont les premiers conseils que vous donnez avant de commencer à s’occuper du jardin dans quelques semaines ? Faut-il par exemple retourner la terre ?
G. T. : Non, c’est l’un des principes. On ne retourne pas la terre, on laisse la vie du sol s’installer et l’homme ne se fait pas mal au dos. Si vous retournez la terre, ça va tasser le sol, on va devoir le retourner tout le temps.
jhm quotidien : Que faut-il faire alors ?
G. T. : C’est un travail sur plusieurs années. D’abord, il faut couvrir le sol après avoir coupé les plants à ras du sol à l’automne. A défaut de matières naturelles, ça peut être avec une bâche. En en été, entre les plantations, il faut aussi le couvrir avec des matières naturelles.
jhm quotidien : Si on met la tonte de pelouse entre les pieds de tomates par exemple, c’est bien ?
G. T. : La tonte de pelouse est une matière fraîche, c’est bien. L’avantage, c’est que ça va nourrir le sol en azote. Mais attention, il ne faut pas plus de trois à cinq centimètres d’épaisseur car après, la tonte va fermenter et ça va amener trop de chaleur. Le mieux, ça reste les feuilles mortes, la paille, les copeaux de bois et le foin.
jhm quotidien : On change complètement de méthode de jardinage…
G. T. : Disons que c’est dur de faire changer les avis et les habitudes, notamment chez les anciens qui utilisent des motoculteurs. Mais une heure de jardin avec la méthode permacole, c’est dix heures de jardin de manière « classique ». Je prends l’exemple des tomates : je plante et je ne fais plus rien : j’ai mis cinq ans à en arriver là. Aujourd’hui, je sème mes graines et j’arrose dix litres par pied, c’est tout. D’année en année, on arrose moins. Il s’agit d’arroser abondamment pour diriger la racine en profondeur.
jhm quotidien : La conférence de samedi ne sera donc axée que sur le jardinage ?
G. T. : Oui, car la permaculture, on pourrait en parler des heures. Ça touche aussi la maison, l’eau, les énergies renouvelables, le zéro déchet. C’est une philosophie de vie. Là, je vais m’axer sur le jardinage car c’est ce que les gens recherchent le plus. Je vais donner des astuces, répondre aux questions. Mais tant qu’on respecte l’humain et la terre, c’est de la permaculture. Beaucoup de personnes en font sans le savoir !
Conférence de Guillaume Toussaint, samedi 29 janvier à 14 h, au Petit Paris. Places limitées. Renseignements et adhésion via la page Facebook Brav’garsden et au 06.38.64.99.02.
N. F.
« Travailler avec la nature et non contre elle »
La permaculture est à la fois un concept et un état d’esprit. La pratique vise à recréer des écosystèmes en respectant la biodiversité. « L’éthique, c’est prendre soin de la terre et de l’humain et partager, aussi bien ses connaissances que le surplus du jardin », résume Guillaume Toussaint, qui se base sur les douze principes des Australiens Bill Mollison et David Holmren, qui ont théorisé la permaculture dans les années 1970, bien que cette forme d’agriculture naturelle soit issue des travaux d’un biologiste japonais, Masanobu Fukuoka. « C’est travailler avec la nature et non contre elle », reprend le président de Brav’garsden. L’association, qui compte neuf adhérents, a pris ses quartiers sur 900 m2 de terrain aux Ajots, rue Godard-Jeanson. Là où elle va bientôt installer un récupérateur d’eau de pluie avec une cuve de 2000 litres. « Je suis à la recherche de taules, c’est aussi ça la permaculture, on récupère ! »