Jardin en escalier mode fosse à herbes folles en lisière de centre-ville
Naturellement que toutes les verrues d’une cité ne peuvent pas être éradiquées. À peine en a-t-on fait disparaître une, qu’une autre est repérée. Cet escalier envahi d’herbes folles apporte du vert. Reste qu’il peine à faire un jardin où l’on projette de s’aventurer.
Les collectivités n’en ont jamais fini avec les verrues. Et il est certes plus aisé de les repérer que de les éradiquer. Ce n’est toutefois pas un motif à taire leur existence. Ni davantage à sortir la machine à reproches. Ceci posé, convenons que cette verrue-là, située boulevard Voltaire, a des airs de fosse aux lions : en bas de l’escalier, on bute sur une grille. À ce titre, le lieu constitue une curiosité.
La nature continue son mano a mano avec le béton, et la voilà, avec son tempérament coriace, qui s’exprime dans ledit escalier. Certes, le boulevard Voltaire connaît moins de piétons sur ses trottoirs que d’usagers motorisés (ou pas, ne jamais oublier les vélos) sur ses voies de circulation. Cette verrue-là a ainsi plus de chances que d’autres de passer sous les radars. Et si ça se trouve, l’habitude a tassé le sentiment d’étrangeté que cette fosse à herbes folles peut inspirer, et au fond de laquelle il n’y pas même un lion.
« Tartarin(s) » de Chaumont, rentrez-vous.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr