Mélanie Legoux-Clément : « J’ai hésité »
Mélanie Legoux-Clément, championne de France 1re Division, fin 2023, était présente pour coacher les filles de Marnaval/Saint-Dizier 52, samedi 16 mars, lors de la première journée du Tournoi international de la Ville de Saint-Dizier. Si elle n’est finalement pas montée sur le tapis, la championne marnavalaise va désormais partir sur deux Grands chelems.
jhm quotidien : Comment avez-vous trouvé les Marnavalaises en lice, en seniors ?
Mélanie Legoux-Clément : « Nous avons toutes les filles qui montent sur le podium. Lamia Ghannou, Charlotte Fraipont et Sofia Ouali repartent avec une médaille. Elles ont bien travaillé. Depuis trois semaines, je les ai suivies sur les “France” juniors, les équipes en Grand Est, la semaine dernière, où elles ont continué à mettre en place ce qu’on avait ciblé. Cela permet de voir le travail évoluer. Les juniors embêtent les seniors. Il reste des petits réglages. Ce tournoi sert à cela. »
jhm quotidien : Que représente ce 42e tournoi de la Ville de Saint-Dizier, notamment pour les jeunes du club ?
M. L.-C. : « Cela devient de plus en plus compliqué d’organiser ce type d’événement. Il faut beaucoup de bénévoles, de l’encadrement. Nous avons la chance de pouvoir le faire tous les ans. Des clubs parisiens, des étrangers se déplacent. Cela montre que cela plaît. Le tournoi perdure et reste de bonne qualité. Je garde le lien avec les plus jeunes. Je les vois grandir. C’est top. Cela permet de retrouver tout le monde. »
jhm quotidien : Vous n’avez finalement pas combattu ce samedi. Pourquoi ?
M. L.-C. : « J’ai hésité. J’ai deux grosses échéances internationales, avec la Géorgie, la semaine prochaine, et la Turquie, deux Grands chelems, la semaine suivante. J’ai d’ailleurs gagné en Géorgie, au Grand prix de Tbilissi, en 2019. Cela aurait fait beaucoup d’enchaînement, après les équipes, en -52 kilos. Il n’y avait pas de 48 kg. Je ne voulais pas prendre de risque et m’exposer bêtement à la blessure et être en pleine forme la semaine prochaine. »
« Retrouver mes repères à l’international »
jhm quotidien : Qu’est-ce que vous espérez sur les deux Grands chelems ?
M. L.-C. : « J’ai remis le pied à l’étrier au tournoi de Paris (ndlr, défaite d’entrée contre la Serbe Nikolic). Je me suis aussi rendue compte qu’il fallait passer un cran supplémentaire pour retrouver mon niveau d’avant. J’ai deux chances possibles. Je veux m’exprimer au maximum. Je veux retrouver mes repères à l’international. J’aimerais accrocher un gros championnat, d’Europe ou du monde, cette année. C’est compliqué. Pour cela, il faut faire de grosses performances. Une partie de la sélection a été faite et elle sera complété. Il reste du chemin à faire. J’ai fait seulement une minute de combat à Paris. »
jhm quotidien : Comment réagissez-vous à la non-sélection olympique d’Axel Clerget ?
M. L.-C. : « Au judo, tout peut changer tout le temps, d’une sortie à une autre, en fonction des adversaires. Je suis bien placée pour le savoir (ndlr, elle était N°1 française en 2020, et a été dépassée par Shirine Boukli, en 2021, quand les Jeux avaient été reportés en raison du Covid). Axel doit faire avec cela. C’est forcément une immense déception quand on connaît tous les sacrifices d’un athlète de haut niveau. Axel a réussi une bonne saison, il n’a rien lâché, à 36 ans. Cela ne passe pas de peu. Les tirages au sort ne sont pas forcément pris en compte. C’est difficile pour un comité de sélection de trancher. C’était le Graal de terminer une carrière à Paris. »
Recueillis par N. C.