J – 7 – L’édito de Christophe Bonnefoy
Et nous voilà à J – 7. Avec, toujours, ce sentiment très particulier que la présidentielle devrait hanter nos jours (et nos nuits ?) mais que, finalement, on ne l’observe que d’assez loin. A défaut, d’ailleurs, d’entendre vraiment ce que les candidats ont à dire. Parce qu’on ne prend pas la peine de les écouter ? Ils ont des programmes. Ils ont des idées. En tout cas on l’espère. Et essaient, tant bien que mal, d’exister. Mais c’est un peu comme si deux ans de Covid, d’abord, et un mois de conflit en Europe de l’Est, ensuite, avaient quelque peu empli les veines de la démocratie d’un puissant anesthésiant.
Il y a ainsi ces prétendants qui ont cru qu’ils pourraient déplacer des montagnes mais doivent aujourd’hui se résoudre à n’exister que dans leurs rêves. Voire constatent avec amertume que les grandes heures de leur parti n’appartiennent qu’au passé. On vous laisse deviner…
Il y a ceux, aussi, qui marquent le coup en étant là mais savent qu’au soir du 10 avril, ils retourneront à leurs chères études, pour ne pas dire qu’ils retomberont dans l’oubli. Anecdotiques, d’une certaine manière, même s’ils auront au moins servi à soulever quelques questions essentielles. Mais sans espoir de pouvoir un jour appliquer leurs solutions.
Il y a, enfin, ceux qui seront bel et bien là, au rendez-vous. Mais dans quel ordre… ? Difficile de le deviner précisément. On oubliera en effet la vérité des sondages, qui n’auraient dû indiquer qu’une tendance, mais qui furent souvent pris comme argent comptant. Et on se concentrera sur la fameuse abstention, qui justement pourrait bien être, encore une fois, le marqueur de cette élection. Et faire basculer un candidat ou une candidate vers le second tour alors qu’il était donné au pied du podium quelques jours avant. Quel suspense…