Humeur de Frédéric Thévenin – Itinéraire de Français trop gâtés

L’inflation, la hausse des prix… quel que soit le nom donné, le pouvoir d’achat est le sujet de cet été et le sera encore davantage à l’automne lorsque les Français seront de retour des plages et que leur bas de laine ensablé aura diminué. Comme la cigale fort dépourvue, ils crieront famine et réclameront un chèque par ci, une aide par là et un rasage gratis. Par exemple, l’alimentation fera les gorges chaudes des médias appuyés par la grande distribution sans jamais penser que les prix font les rémunérations de ceux en bout de chaîne et, en l’occurrence, des agriculteurs.

Cette attitude est très française et très générationnelle. Grâce au blocage des prix de l’énergie qu’il faudra pourtant payer un jour ou l’autre, l’inflation en France est la plus basse de toute l’Europe. La France est à 5,8 % sur un an et ses voisins sont à plus de 10 %. Pourtant, là-bas, comme en Allemagne, l’inflation n’est pas un sujet.

Là-bas, l’Etat ne s’appelle ni providence, ni protecteur. Aux Allemands de gérer cette crise passagère. A eux de serrer leur budget, de courber l’échine pendant un temps pour repartir de plus belle. Une attitude responsable très éloignée de Français infantilisés à qui l’Etat nourricier distribue de l’argent de poche.

Fin des années 1970, les parents de cette génération de Français a pourtant connu ce contexte inflationniste mais… en pire avec plus de 14 % sur un an. A cette époque, il n’est jamais venu à l’idée au pouvoir en place d’arroser à tout va. Tout le monde s’est redressé les manches alors que le chômage augmentait (à l’inverse d’aujourd’hui).

Oui, des ménages connaissent des difficultés. Oui, tout n’est pas accessible à tout le monde mais la génération ouin-ouin faite de pleurnichards gagne du terrain. Les Français sont des enfants gâtés et comme tous les enfants gâtés, ils en réclameront toujours davantage et, en plus, ils sont susceptibles de cracher dans la main de ceux qui les aident.

Frédéric Thévenin