Ismaël Saïdi, l’auteur de “Djihad”, invité à Anne-Frank

ENSEIGNEMENT. Quelques jours avant les vacances de printemps, qui ont débuté vendredi 19 avril au soir, l’écrivain belge Ismaël Saïdi, auteur de la pièce mondialement connue “Djihad”, était au collège Anne-Frank, répondant ainsi à l’invitation de deux élèves.

Voilà maintenant plusieurs semaines que les 3e 4 du collège Anne-Frank étudient “Moi, Ismaël, un musulman d’ici”, d’Ismaël Saïdi. Le récit de sa vie, celle d’un fils d’immigré marocain né en Belgique. Un récit à la fois drôle et touchant, qui a tellement séduit les élèves de Mélanie Mécrin-Tsagouris, professeure de français, que deux élèves ont eu une idée folle : inviter son auteur au collège, avec l’adaptation théâtrale de son livre, baptisée “Tribulations d’un musulman d’ici”. Banco ! L’écrivain belge, également auteur de la pièce “Djihad”, a honoré l’invitation, il y a quelques jours. « C’est hyper touchant que mon histoire de vieux vous parle ! », a-t-il lancé aux élèves de 3e et à ceux de l’atelier Théâtre.

« Quoi ? Tu es né le jour où la vache a mis bas ? »

« Mohamed, t’as une tête de Mohamed, ça on garde… Quoi ? Tu es né le jour où la vache a mis bas ? C’est quoi ce pays de sauvages où il n’y a pas de jours et de mois ? » Seul en scène, Ismaël Saïdi a déroulé son histoire. Celle de son père Mohamed, immigré marocain à son arrivée en Belgique. De sa relation à distance avec sa mère, restée au Maroc. « On est en 1970, il n’y a que très peu de moyens de communication. Mais mon père était un geek. Il a trouvé une technique : il envoyait des cassettes à ma mère ! C’est pas canon comme technique ? » L’auteur-comédien évoque son éducation à l’école catholique, puis à l’école coranique, sa relation presque filiale avec Madame, la voisine du dessus, le terrorisme, les liens avec les autres religions. Sans aucun tabou.

Kebab et webradio !

A l’issue de la représentation, et avant l’enregistrement d’une émission de webradio, pour immortaliser cette rencontre, les élèves ont pu échanger avec Ismaël Saïdi, sur son métier d’écrivain, ses souvenirs et sur le prix de son livre. « Chez Librio, les livres sont vendus 3 euros. Je ne gagne pas d’argent avec ça », a conclu Ismaël Saïdi. « Mais c’est cool, parce que ça vous permet, à vous, de l’acheter. Et c’est moins cher qu’un kebab ! »

P.-J. P.

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