Intervention périlleuse au Nord de Chaumont
Vers 12 h 45, ce mercredi 27 décembre, les sapeurs pompiers ont été appelés au Nord de Chaumont. On leur indique alors un parapentiste en difficulté. Une intervention qui allait être longue…
Il est environ 12 h 30 quand la voile orange du parapentiste est prisonnière des branches d’un arbre du coteau escarpé qui surplombe Soncourt-sur-Marne. Le pilote est projeté sur un arbre voisin, à 5 m de distance. Il y reste agrippé, au sommet, à une vingtaine de mètres du sol. C’est une habitante du village qui l’a « vu descendre en vrille » et a appelé les sapeurs-pompiers.
Sous le commandement du capitaine Benoît Kipper, qui a, à ses côtés, le lieutenant Pascal Rizaucourt, une vingtaine de sapeurs pompiers venus de Chaumont et de Froncles sont mobilisés pour rejoindre un terrain boisé et escarpé ce mercredi 27 décembre. Ils sont sur place quasi instantanément. Ici, sur les hauteurs du village, les arbres se chevauchent, le sol est glissant, l’humidité pénétrante.
Les sapeurs pompiers doivent s’atteler à libérer le parapentiste agrippé au sommet d’un arbre, en toute sécurité.
Une unité spéciale, le groupe de reconnaissance et d’intervention en milieu périlleux (GRIMP) de Côte d’Or est convoquée.
L’arbre sur lequel le parapentiste est accroché est haut, fragile. L’homme ne semble pas blessé. L’infirmière des sapeurs est en contact radio régulier avec le sinistré. Son moral paraît tenir bon. Reste qu’il fait de plus en plus froid, là où il est, à tous vents, l’homme est notablement limité dans ses gestes. Et depuis plus d’une heure et demie déjà.
Les sapeurs étudient plusieurs scenarii.
Le seul à assurer la sécurité de la victime est l’hélitreuillage. Un hélicoptère de la sécurité civile doit décoller de Strasbourg, avec une équipe GRIMP 67.
Toutefois, un « plan B » est prêt, et les sapeurs procèdent à du forestage en l’attendant. Le carré autour de l’arbre sur lequel a échoué le sinistré est nettoyé à la tronçonneuse.
Un hélicoptère dépêché
L’arbre sur lequel le parapentiste accidenté est juché est loin d’être dans une forme éclatante, et il semble qu’il penche de plus en plus, comme s’il fatiguait à le porter.
Une équipe du GRIMP de la Côte d’Or doit sécuriser la voile du parapente qui, sous le coup du souffle de l’hélicoptère, pourrait emporter le sinistré. D’autant que cette voile orange est toujours accrochée au pilote…
Vers 16 h 43, l’hélicoptère se pose à peine sur le terrain de foot de Soncourt… et remonte dans les airs, cible le coteau, ajuste très rapidement sa position au-dessus du parapentiste, et procède aussitôt à un hélitreuillage éclair.
Manœuvre réussie cinq sur cinq. La victime est délivrée, et transportée dans un véhicule de secours et d’assistance aux victimes (VSAV) des sapeurs haut-marnais. L’homme est en légère hypothermie. Il est évacué vers le centre hospitalier de Chaumont pour des examens complémentaires.
Un sauvetage spectaculaire. Une issue heureuse.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr
Il a vu son ami « accrocher les arbres »
« Sa radio ne répondait plus… » L’ami du parapentiste a le souffle coupé. Quelques longues minutes et tout à coup, la voix de son homologue accidenté retentit. Dominique Rigouby respire, le cœur encore battant.
« Mon copain venait de décoller, je volais depuis une demi-heure. Je l’ai vu s’approcher des arbres… trop… et s’y accrocher. C’est pourtant un pilote expérimenté ». Selon ce malheureux spectateur, ce type d’accident arrive, mais reste rare : « une fois tous les cinq ans » , évalue-t-il.
