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Internet et ses dangers

Réduit à passer jours et nuits devant son ordinateur, un père de famille ne relevant d’aucun trouble psychiatrique en sera venu à télécharger des documents à caractère pédopornographique. Enrichissant, l’examen du dossier a mis en évidence les dangers inhérents à Internet.

 

“Une drogue est à la liberté ce que la masturbation est à l’amour : une fermeture sur soi-même…” Le commentaire de maître Albert Jacquard sied aux tristes réalités de nombreux prévenus confessant souffrances et états d’âme à la barre du tribunal correctionnel. Quadragénaire, Charlie Weston n’aura pas sombré les affres de l’héroïne ou de l’alcool. «L’informatique est devenu une véritable addiction, je passais des heures sur mon ordinateur», témoignait le prévenu avant d’en venir aux faits. Des faits révélateurs des dangers inhérents à Internet, risques mis en évidence lors de travaux récemment menés par l’Association départementale d’aide aux justiciables (Adaj).

Comme la majorité des Français, Charlie Weston ne surfait pas sur la toile afin d’étancher sa soif de connaissance en matière de politique étrangère. Assurant la fortune des magnats de la toile se réfugiant derrière les notions de libre accès à l’information ou de partage des données pour mieux asseoir de juteux modèles économiques, la diffusion de contenus capte l’attention d’internautes plongés dans les méandres d’un univers virtuel. Père de famille au parcours professionnel exemplaire, Serge M. aura téléchargé 20 000 documents en l’espace de quelques mois sur eMule, logiciel de partage de contenus multimédias vanté par les ayatollahs d’un pseudo-progrès. «Au départ, je téléchargeais des séries et des films classiques et j’en suis venu à taper “jeune femme” ou “14 ans” dans le moteur de recherche. Je ne regardais même pas un quart des fichiers, je téléchargeais machinalement. Je ne sais pas comment j’ai pu en arriver là», soulignait le prévenu.

Elément intentionnel

Basée à Rosny-sous-Bois, une cellule spécialisée de la Gendarmerie aura détecté divers téléchargements à caractère pédopornographique. «Je n’éprouvais aucun plaisir à regarder ces documents, je n’ai jamais eu la moindre attirance pour les enfants», assurait le prévenu. Une version confortée par les conclusions d’un expert psychiatre tendant à établir l’absence de tout comportement pervers ou pédophile.

«Ces documents n’ont pas été enregistrés sur votre ordinateur à votre insu comme ça peut être le cas suite à la consultation de certains sites, soulignait le procureur Clémençon. Monsieur a utilisé un logiciel de “peer-to-peer” dont il connait parfaitement le fonctionnement. Les contenus ont donc été téléchargés et diffusés. Il est difficile d’évoquer un simple égarement, les téléchargements étaient fréquents !» Arguant d’une expertise psychiatrique favorable et du profil d’un prévenu au casier vierge, le représentant du Ministère public requérait «une peine d’avertissement» de huit mois de prison avec sursis.

«Cet homme n’est pas un pervers ou un pédophile, il a été confronté à une véritable addiction, assurait Me Larrière. Monsieur le procureur parle de “peer-to-peer”, comme des millions de personnes, j’ignore le fonctionnement de ce type de logiciel, mais je sais qu’il est possible d’accéder à des documents illégaux d’un simple clic, sans aucune barrière ! N’a-t-on pas vu dernièrement les images d’un homme en train de se faire dépecer ? Rien n’a été fait pour interdire la diffusion de ses images ! Mon client n’a pas partagé volontairement ces fichiers, son arrestation a eu de graves conséquences au sein de sa famille, il a commis une erreur dans sa vie et il a pris pleine conscience de sa faute.»

En l’absence de certitude quant à l’élément intentionnel du partage des contenus, le tribunal a relaxé Charlie Weston du chef d’accusation de diffusion de documents à caractère pédopornographique. Déclaré coupable de détention des dits contenus, le prévenu a été condamné à trois mois de prison avec sursis.

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