Intempéries : le maraîcher Xavier Deleau scrute le ciel
Températures négatives, averses de grêle, pluie abondante… Le ciel est capricieux et les producteurs de fruits et légumes ne sont pas sereins. Xavier Deleau, maraîcher installé au pied des remparts constate déjà quelques dégâts et espère que la grêle ne s’intensifiera pas.
Xavier Deleau, maraîcher et arboriculteur, est installé au pied des remparts. Sur son exploitation, il cultive légumes et fruits en agriculture bio. Habitué à travailler avec les éléments, les différents bouleversements climatiques ne sont pas sans compliquer le travail et engendrer des craintes. « On a connu des années de sécheresse et on manquait d’eau. Mais là, nous avons eu sept mois de pluie et les terres sont gorgées d’eau. Je n’ai pas pu mettre le fumier en novembre comme je le fait habituellement et mes sols ne sont pas tous préparés. Tout ce que j’ai pu faire c’est épandre mon compost. Mes plants sont prêts mais je ne peux pas les mettre en pleine terre. » Confronté à une série de défis météorologiques qui menacent ses productions, les derniers caprices de la météo n’arrangent pas la situation. Les averses de grêle, qui ont récemment balayé la région n’ont pas été sans laisser de traces et les températures, parfois négatives notamment la nuit, ajoute un stress supplémentaire.
« C’est compliqué, parce que normalement les giboulées devraient être passées et nous les avons maintenant. On sait que le risque de gel perdure jusqu’à la mi-mai et à cela s’ajoute la lune rousse, qui, est capricieuse : brûle, elle gèle et elle noie. Nous sommes en plein dans cette période et il y en a pour encore une bonne dizaine de jours, voire un peu plus… Mais ce qui me chagrine le plus c’est que nous avons eu les premiers orages et, généralement, ils ouvrent le passage des orages pour tout le reste de l’année », explique Xavier Deleau.
La grêle affaiblit les arbres
Après le plus gros orage de grêle qui est tombé mardi 16 avril, le maraîcher arboriculteur a fait le tour de sa centaine d’arbres et déjà, il a constaté des dégâts. « Pour les prunes et les cerises, tout n’est pas là, mais les fruits qui se sont déjà développés, il y a des impacts. Ce fruits ne seront pas vendables. Les pommiers en fleurs n’ont pas eu vraiment le temps d’être pollinisés, il y a des pistils de cramés, d’autres lessivés. Pour le reste cela peut tenir mais il ne faut pas qu’il y ait un gros coup de gel sinon tout va tomber. Pour les fruits à noyau, s’il n’y a pas de grêle on devrait avoir une saison correcte. »
De plus, les grosses averses de grêle ont laissé des marques indélébiles sur les arbres fruitiers en pleine montée de sève. Ces arbres sont particulièrement sensibles et garderont des marques. « L’arbre sera affaibli et il y a aura peut-être des incidences notamment en termes de maladie plus tard. »
Les yeux rivés vers le ciel et sur le thermomètre, Xavier Deleau espère juste les accalmies nécessaires pour pouvoir enfin mettre ses plants en terre et voir ses arbres continuer leur cycle naturel.
Patricia Charmelot