Intégration : un tremplin virtuel, pour commencer
C’est à l’antenne langroise de Poinfor qu’a été lancée, lundi 17 octobre, la deuxième édition de la Semaine nationale de l’intégration des étrangers primo-arrivants. Pour l’occasion, un atelier de découverte des métiers via la réalité virtuelle a été proposé.
Réunis dans une salle de Poinfor, huit hommes et deux femmes venus de six pays différents avaient rendez-vous, lundi 17 octobre, avec une formatrice pour un atelier un peu particulier. Arrivés en France depuis quelques mois ou quelques années, tous sont confrontés, une fois leur statut de primo-arrivant validé, à la nécessité de s’intégrer et cela passe aussi bien par l’acquisition de la langue que par le logement, la formation, l’emploi, entre autres.
Parce qu’ici, il s’agit de se reconstruire dans un autre pays que le sien que l’on a quitté souvent pour fuir des conflits. Avant d’arriver en France, ils étaient, peut-être, maçons, soudeurs, coiffeuses, vendeurs, boulangers, mais cela c’était avant. Aujourd’hui, ils sont dans un pays d’accueil où la réglementation diffère que ce soit en termes de sécurité ou de normes.
Alors comment savoir s’ils doivent poursuivre dans leur voix et comment ou se tourner vers d’autres filières ? C’est un peu l’idée de cet atelier qui leur a été proposé dans le cadre de la Semaine de l’intégration des étrangers primo-arrivants. Pour cela ils ont pu découvrir, via un casque virtuel, la réalité professionnelle de près de 200 métiers différents.
Plongée au cœur d’une boulangerie ou d’un commerce
« Dans ce casque nous avons près de 200 vidéos de 5 minutes chacune. Elles font toutes l’objet d’une mise à jour régulière. On est plongé visuellement et une voix explique le métier choisi. Cela présuppose, dans un premier temps, que le participant a déjà des notions de français suffisantes pour suivre », explique Virginie l’animatrice de l’atelier. Une offre très dense où l’on retrouve bien sûr les métiers qui actuellement se retrouvent face à une pénurie de personnel.
Essanullah, Mahmod, Turyalay, Doreida, Abouche, Abdoullatif, Faizddin, Baryal, Farid et Mouslim avaient donc le choix de la filière vers laquelle ils/elles veulent aller. Essanullah, jeune Afghan de 26 ans, était boulanger dans son pays. Un métier qu’il aime et qu’il souhaite exercer en France. Muni du casque de réalité virtuel, il a pu se plonger au cœur d’une boulangerie avec son fournil et son espace de vente, le tout bien différent de son pays.
Abdoullatif, était, quant à lui, vendeur de vêtement au Soudan. Ici aussi il aimerait rester dans le commerce voire devenir commercial. Avec l’immersion il a pu s’apercevoir que la priorité sera de maîtriser le français pour acquérir une autonomie, une aisance aussi bien à l’oral qu’à l’écrit. « C’est une occasion de pouvoir leur montrer les métiers sans soulever des logistiques lourdes et l’occasion pour eux de faire un choix en ayant eu un premier aperçu », estime Vanessa Kerjean, de Poinfor Langres.
Un socle commun et les efforts de tous
Pour ce lancement, Emmanuelle Juan-Keunebroek, sous-préfète de Langres, a tenu à être présente et à échanger avec les dix participants à cet atelier. « Il faut saluer leur volontarisme. Ils ont la démarche pour réussir leur intégration en France. Maintenant, pour avoir une intégration réussie, il faut un socle commun que sont les valeurs républicaines et que les efforts soient faits par tous. »
En marge de cet atelier, les acteurs locaux, élus et représentants des services de l’Etat se sont retrouvés pour une table ronde. L’objet de ces échanges : la coopération de l’ensemble des partenaires de l’emploi et de l’accueil des migrants.
Patricia Charmelot
p.charmelot@jhm.fr