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Insertion : l’Auberge solidaire sur une bonne dynamique

Chaque salarié tourne sur tous les postes : le ménage, la cuisine ou le service. Une méthode qui aide chacun d’eux à mieux comprendre le fonctionnement de l’auberge et l’importance de leur travail.

L’association Maison Providence porte le projet Le Goût des autres qui comprend plusieurs axes dont l’Auberge solidaire, qui a pour objectif l’insertion de personnes éloignées de l’emploi. Six mois après son ouverture, l’Auberge affiche une belle dynamique.

Il est 7 h 30 du matin, l’auberge solidaire commence déjà à s’animer. Il faut dire que le travail ne manque pas pour les salariés embauchés en contrat d’insertion à l’Auberge solidaire de l’association Maison providence. En effet, cette auberge, née dans le cadre du projet “Le Goût des autres”, comprend une partie hébergement avec trois chambres et une partie restauration qui propose à la fois des repas en salle, des repas à emporter et un service traiteur. Une véritable auberge qui doit, tous les jours, fournir une prestation de qualité, répondre aux exigences des métiers de l’hôtellerie restauration avec une “contrainte” supplémentaire : tout ce qui est servi est élaboré en cuisine, sur place avec des produits donc qui emploie des personnes éloignées du travail 100 % locaux. Un véritable tremplin vers l’emploi et une vitrine du territoire que l’association a lancé en ouvrant cette auberge le 23 mars dernier et qui semble montrer de bons résultats.

Jacques Philippe Clément : « Nous avons choisi le secteur de l’hôtellerie restauration, mais les personnes qui viennent ici peuvent très bien avoir d’autres envies. Nous travaillons avec eux sur leur propre projet professionnel.»

« Nous ne sommes ouverts que depuis six mois, il est donc compliqué de faire un vrai bilan mais nous pouvons déjà tirer plusieurs motifs de satisfaction. L’auberge accueille de plus en plus de clients qui apprécient l’endroit tant pour le cadre que pour la nourriture. Cela démontre bien que le 100 % local n’est pas simple mais tout à fait possible. Nous avons même décidé d’ouvrir le vendredi soir ce que nous ne faisions pas. Quant aux personnes qui sont embauchées dans le cadre du chantier d’insertion, nous avons peu d’absentéisme, peu d’abandon et pas de problème de recrutement. Les salariés disent se plaire dans leur travail », souligne Jacques Philippe Clément, directeur de l’auberge solidaire.

Une boîte à outil pour réussir son retour à l’emploi

Des critères importants lorsque l’on est face à des personnes qui ont peu ou pas travaillé car une des missions premières pour atteindre l’objectif que s’est fixé l’association est une remobilisation par rapport au monde du travail. Cela passe par un savoir-faire mais aussi un savoir-être. « Il leur faut venir à l’heure, tenir leur poste, travailler avec d’autres personnes, accepter les ordres, réussir à comprendre ce qu’ils font et rendre un travail de qualité et cela sur toute la durée de leur contrat. »

Des contrats d’insertion à durée déterminée qui peuvent être reconduits pour une durée maximale de deux ans au cours desquels, ces personnes sont accompagnées pour lever les freins à l’emploi mais aussi définir leur propre projet professionnel. « Nous avons choisi le secteur de l’hôtellerie restauration car c’est une filière qui, en termes de recrutement, est en tension, mais les personnes qui viennent ici peuvent très bien avoir d’autres envies. Nous travaillons avec eux pour voir si leur projet est réalisable et ce que cela demandera pour l’atteindre. Il peut y avoir des stages d’immersion, des formations à envisager, un accompagnement social pour lever des freins comme la mobilité ou la garde des enfants. Nous sommes une boîte à outils qui leur permet de trouver des pistes de solutions, mais ils doivent garder la main. »

Parmi les motifs de satisfaction de Jacques Philippe Clément au regard de ces six premiers mois il y a un faible taux d’absentéisme ou d’abandon et aucun problème de recrutement.

Un chantier d’insertion qui commence à montrer de bons signes d’autant plus que Le Goût des autres s’est impliqué dans différentes actions comme le Plan alimentaire du PETR et tissé un réseau avec les différents acteurs sociaux. « Nous avons de bons contacts avec des restaurateurs qui se sont dits prêts à nous prendre des salariés en stage, ce qui peut conduire à des embauches. C’est un bon signe », conclut le directeur. 

Patricia Charmelot

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