Insaisissable(s) Dali(s) : le surréalisme règne en maître
Avec “Daaaaaali”, Quentin Dupieux signe une adaptation libre et de haute volée sur un artiste qui a marqué son temps, par son extravagance et son excentricité. En salles depuis le 7 février.
Et Dali créa l’histoire de… Dali ! Film dans le film du film, Quentin Dupieux explore, avec “Daaaaaali”, les facettes du libre artiste, toute en liberté, dont on connaît bien l’existence et surtout l’extravagance. Ce qui est là une signature pour l’artiste, thème du film et amoureux des caméras, et pour son encenseur de cinéaste, qui livre une libre fiction sur un personnage insaisissable. De ça, passons (un peu) l’étape du résumé !
Face à la lunette d’une journaliste reconvertie (Anaïs Demoustier), dont le projet est supervisé par un directeur de boite de prod’ déluré (Romain Duris), Salvador Dali se démultiplie au rythme de ses toiles, ses anecdotes et vies. Il est un Pio Marmai, un Gilles Lellouche, un Jonathan Cohen, un Edouard Baer… Et même un Didier Flamand (pour ses derniers jours). Et ce, au rythme de situations à haute valeur comique ajoutée. Que du Dali, en somme, qu’on aime tant, pourtant… pour le meilleur et pour le pire de son personnage.
Virage toute vers absurdie !
Pour mettre un point d’honneur au sixième “a”, un inconnu certain, figurant entre tous les libres interprètes de Dali et dont on peine à cerner l’identité et l’image. A l’image de son art, il est manières, passages dans des surfaces insolites, acteurs de situations improbables, résident d’un logis facétieux, technicien d’œuvres à la marge du réel, de mises en scènes humaines outrepassant le vrai.
C’est là le point culminant d’une forme de paranoïa, sinon voulue, du moins subie. Dans une dimension SF de haute volée façon. De quoi donner le ton, propulser le rythme vers une puissance six pour ce film que l’on pourrait presque dire testamentaire à deux niveaux. D’une part sur un artiste en fin de règne, d’autre part manœuvré par un cinéaste à mi-parcours de son talent (Quentin Dupieux). Et ce, même si le fil se perd… parfois.
De notre correspondant Aldric Warnet