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La Bonnelle

Inondations : des travaux a minima sur La Bonnelle à Hûmes

La Bonnelle
Sans accord amiable, les travaux qui seront réalisés seront réduits au minimum.

Suite aux inondations de 2018, les études préconisaient un certain nombre de travaux, notamment à Hûmes. Des travaux qui ne peuvent être menés par le SMBMA qu’après un accord unanime des quatre propriétaires concernés. Mais d’accord il n’y a pas eu.

« Nous avons essuyé un refus sur les quatre propriétaires. Il n’y a pas pu y avoir d’accord donc nous ne pourrons donc pas réaliser l’agrandissement global du lit de La Bonnelle, à Hûmes. Le seul projet que nous serons capables de mener est de rectifier le lit de La Bonnelle en aval du pont en passant par le camping municipal. Cela redonnera un écoulement plus fluide pour rejoindre La Mouche. »

C’est malheureusement le seul constat qu’ont pu faire Denis Lalevée, directeur du Syndicat mixte de la Marne et ses affluents (SMBMA) et Dominique Thiebaud, 3e vice-président dudit vendredi 31 mars.

« Nous avons essayé d’être équitables »

Ce jour-là, les deux hommes étaient venus faire un point technique avec les quatre propriétaires concernés par le projet mener pour prévenir le risque d’inondation à l’image de celles de 2018 qui auront laissé un souvenir douloureux à Hûmes, comme à Brevoines ou Corlée.

Groupe de personnes autour d'une table
Les quatre propriétaires ont eu l’occasion de s’exprimer autour du projet technique présenté par le SBMA.

Ce projet a demandé des études pour quelque 170 000 € afin de cibler au mieux les travaux nécessaires, sachant que cela demandait obligatoirement d’empiéter sur les propriétés qui longent La Bonnelle. Celui-ci proposait de prendre 5 m sur toute la longueur des propriétés de MM. Henry, Rapp et Fréquelin et 6 m sur celle de la famille Truche pour élargir le lit de La Bonnelle et enlever le goulot d’étranglement.

« Nous avons essayé d’être équitables dans le tracé et de faire en sorte de concilier au mieux les usages et les contraintes techniques pour répondre aux objectifs du projet, ce qui a été compliqué », ont souligné Denis Lalevée et Dominique Thiebaud face à Jean-Pierre Guillemin, maire délégué de Hûmes ainsi que Jean et Marie-Jeanne Henry, Claire Truche, Oskar Rapp et Gérard Fréquelin.

« Mes arbres valent bien une piscine ! »

Et justement, ce sont les usages qui ont soulevé des remarques et oppositions pour d’autres. Des objections nombreuses mais qui ont finalement trouvé réponses ou compromis tout du moins pour 3 d’entre eux. Mais le SMBMA, a essuyé un refus catégorique de Gérard Fréquelin.

 « Votre projet n’est pas équitable. Je dois supporter une bande de 5 m et vous coupez mes arbres qui ont plus de 40 ans alors que le problème vient du mur en rive gauche. Pourquoi vous ne prenez pas plus de ce côté si ce n’est pour préserver la piscine de M. Truche ? (…) Votre étude n’est pas bonne puisqu’elle ne prend pas en compte les projets de Saints-Geosmes avec le lotissement ! »

« Faux ! L’étude a démontré que l’impact de Saints-Geosmes est minime. Donnez-nous votre position, avec vos raisons, Nous ne les jugeons pas. Mais ne cherchez pas de faux prétextes », a fini par s’agacer Dominique Thiebaud. Intraitable, Gérard Fréquelin : « Mes arbres valent bien une piscine ! Déclarez votre projet d’utilité publique et je m’inclinerai. » Une proposition qui ferait à nouveau perdre au moins cinq ans ce que se refuse le SMBMA.

Trois hommes assis à une table
Denis Lalevée (à gauche) ne cache pas son inquiétude en cas de nouvelle crue.

« Je crains les prochaines crues »

Une issue qui met donc un terme au projet pour lequel la commune de Hûmes-Jorquenay était prête à faire un effort financier de 526 000 € TTC pour refaire le pont et le syndicat plus de 600 000 € pour la réalisation des travaux relatifs à la gestion des milieux aquatiques, sans que les riverains n’aient à débourser le moindre centime. De plus, selon Denis Lalevée, ces travaux a minima risquent bien de ne pas changer beaucoup la donne. « Je crains les prochaines crues sans ces travaux d’élargissement global. En cinq ans, les propriétaires ont monté des murs pour se protéger ce que l’on peut comprendre. Mais cela va aggraver les choses car ces obstacles vont augmenter la force de l’eau. Et comme nous n’aurons pas pu élargir le lit de La Bonnelle ce sera sans doute pire qu’en 2018. »

Patricia Charmelot

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