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michel henriet
Posté le vendredi 15 avril 2022 - 07:18
Comme dans beaucoup d'autres endroits, on n'a plus de droit de nettoyer, curer les ruisseaux sous peine d'amende. On peut dire un grand merçi aux Ecolos qui préfèrent protéger ,les grenouilles plutôt que les êtres humains

Agglo de Saint-Dizier. Inondations : entre colère, résignation et espoir

A Bettancourt-la-Ferrée, « pour la quatrième fois en l’espace de dix mois, les bâtiments 
dédiés à certaines corporations se retrouvent noyés sous 40 cm d’eau. » (Photo DR).

POLITIQUE. Après un énième épisode d’inondations aux conséquences importantes, des commerçants de Bettancourt-la-Ferrée ont décidé d’exprimer leur ras-le-bol et déplorent l’absence de solution pour faire face. La question a été soulevée lors du conseil d’agglo, lundi 11 avril.

La goutte d’eau qui fait déborder le vase. Ou du moins, l’inondation de trop. La tempête Diego avec sa pluie, sa grêle, sa neige fondue a une nouvelle fois provoqué des dégâts. « Pour la quatrième fois en l’espace de dix mois, les bâtiments dédiés à certaines corporations se retrouvent noyés sous 40 cm d’eau », explique l’un des commerçants de la zone du Pré Adam, à Bettancourt-la-Ferrée.

Pour cet artisan, le torrent qui s’est abattu vers 20 h, vendredi 8 avril, a endommagé « les stocks, les véhicules, ainsi que tous les petits matériels de fabrication et de réparation, nécessaires à chaque professionnel ». Mais il a surtout laissé des traces psychologiques. D’où ce message lancé aux élus locaux : « Dites-vous que certains professionnels sont obligés, en pleine nuit, sous la pluie, de tenter un sauvetage de leur outil de travail », pour conclure avec une demande : « Sauvez l’avenir du Pré Adam ».

Problème communautaire

A l’occasion du conseil d’agglomération du lundi 11 avril, le sujet a été évoqué, suite à une interrogation de Pascale Krebs, élue bragarde. Et il n’y a pas que Bettancourt-la-Ferrée qui a été touchée. Le maire de Villiers-en-Lieu, Éric Bonnemains, a évoqué la situation de sa commune : « On a subi également des inondations, qui sont de plus en plus fréquentes et qui découlent du nord du village ». De quoi s’interroger : « On se demande si les bassins de rétention de la zone de référence font leur effet ou pas. On a l’impression qu’ils ne sont jamais vidés et qu’ils ne font pas tampon. » L’occasion pour Dominique Laurent, maire de Bettancourt-la-Ferrée et membre du Syndicat mixte du bassin de la Marne et de ses affluents (SMBMA) de dresser un petit historique : « On a eu toute une période, des années 80 jusqu’en 1998, avec ces phénomènes d’inondations. D’importants tra-vaux ont été faits sur l’Ornel, comme l’élargissement du pont de la Vacquerie, le bipasse fait entre l’Ornel et Charles-Quint. Mais depuis les années 2000, il y a eu un trou. On n’a pas eu ces phénomènes et ces grosses précipitations. »

Pas de solution miracle

Conseiller municipal bragard, également membre du Syndicat depuis de nombreuses années, Jacky Garnier avance plusieurs hypothèses pour expliquer cette recrudescence : « Il y a des occupations de sol qui n’existaient pas avant. Les eaux pluviales ne sont pas stockées dans des tonneaux mais reversées dans les ruisseaux. Tout s’additionne, et les phénomènes s’accentuent. »

Dès lors, une solution s’impose : « Il va falloir revoir l’entretien, ne serait-ce que de l’ensablement sous les ouvrages. Il est urgent, urgent, urgent d’intervenir », ajoute Dominique Laurent. « En tant qu’élus, on ne peut pas accepter que cette situation continue comme ça des années. C’est dramatique », réagit Quentin Brière, président de l’agglo.

Mais tout ne semble pas si simple : « Les solutions ne peuvent pas émerger comme ça du chapeau », poursuit Jacky Garnier. Un point de vue que partage le maire de Saint-Dizier : « C’est compliqué de maîtriser les caprices des cours d’eau quand on n’a pas la main sur les terrains concernés pour intervenir ». Le vice-président en charge de l’Environnement, Jean-Yves Marin la joue plus pragmatique : « On ne pourra pas éviter des événements exceptionnels comme le 15 juillet, quoiqu’on fasse. Il faut s’y préparer. Le PAPI (Programme d’action de prévention des inondations) permettra de voir ce qui pourrait être aménagé, pour que ça fasse le moins de dégâts possible. »

En attendant, le vice-président aux Finances, Laurent Gouverneur, a confirmé « l’acquisition d’un hydrocureur », noté au budget, pour permettre le curage des réseaux.

Louis Vanthournout

l.vanthournout@jhm.fr

Ornel : comment ça marche ?

C’est le Syndicat mixte du Bassin de la Marne et de ses affluents (SMBMA) qui gère la restauration et l’entretien de l’Ornel. Et donc la lutte contre les inondations. En ce sens, pour éviter ce type de phénomène à Chancenay, Bettancourt et au Val-d’Ornel, un projet de longue date concerne la création d’une retenue à Sommelonne. Un dossier sur lequel a longtemps travaillé Jacky Garnier, du temps de l’ancien syndicat. Toutefois, il tarde à se concrétiser : « Ça concerne des terres sur lesquelles il faut avoir la maîtrise », explique Jean-Yves Marin, en tant que vice-président du SMBMA. « La difficulté c’est qu’on intervient sur une commune qui ne sera pas protégée par ce qui sera mis en place. Et c’est une zone en cours de remembrement depuis des années. Ça avance correctement, on peut espérer une prise de possession en 2023. » Points positifs, « l’étude technique elle existe et on a une approche du coût ». Affaire à suivre. 

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