Inondations en Haute-Marne : des conséquences dans les entreprises
Les inondations qui ont durement frappé le nord du département ne sont pas sans conséquences pour certaines entreprises. C’est le cas à Villiers-en-Lieu pour la société Auribault dont les quais de déchargement ont été submergés et surtout pour les Fonderies de Brousseval où l’activité a dû être mise à l’arrêt. La reprise ne sera pas pour tout de suite.
Si l’eau qui rentre dans les maisons est une calamité pour les particuliers, l’eau qui rentre dans les usines peut-être une véritable catastrophe dans certains cas. Pour la société Auribault, à Villiers-en-Lieu, le pire a été évité de justesse. « Il restait huit à dix centimètres avant que l’eau ne rentre dans le bâtiment », raconte son directeur Grégoire Follot. « Elle était à quelques centimètres d’atteindre le groupe ». Sans électricité, l’entreprise, spécialisée dans les produits laitiers, aurait sans doute perdu tout son stock. On imagine le “ouf” de soulagement du dirigeant en voyant enfin le niveau de l’eau redescendre in extremis vers 17 h jeudi.
Reste que le quai de chargement des camions était toujours inondé hier matin, malgré les multiples interventions des sapeurs-pompiers, ce qui a obligé la direction à revoir son organisation. « On a eu quelques retards de livraison mais rien de grave », explique Grégoire Follot dont l’entreprise a tout de même pu fonctionner normalement.
« On ne peut pas redémarrer les installations en l’état »
Aux Fonderies de Brousseval, en revanche, la situation est bien plus grave. « L’eau a commencé à monter de manière très importante en début de journée de production vers 8 h », raconte Furio Scolaro, directeur commercial export et directeur du marketing et de la communication de l’entreprise. « La montée a été très soudaine, en l’espace d’une demi-heure, l’eau est montée de 20 cm puis d’une quinzaine de plus la demi-heure suivante ». En peu de temps, les locaux de la fonderie ont été submergés par les eaux des ruisseaux qui la ceinturent. « La première moitié de l’usine, côté Brousseval a été très fortement impactée. La partie du bas, du côté de Montreuil un peu moins en termes de hauteur d’eau. »
Résultat, la direction a dû prendre la difficile mais nécessaire décision de mettre toutes les installations à l’arrêt. « Il y a un impact sur les fours, sur les lignes de production. On a des pompes et une fosse mais cela n’a pas suffi » poursuit le directeur commercial. « De mémoire d’anciens, ici, on n’avait jamais vu ça depuis plus de tente ans. » Si l’informatique a pu être sauvée, tous les bureaux à l’entrée du site, au rez-de-chaussée, ont été inondés également.
L’heure est désormais aux constatations des dégâts. Et la question de la reprise de l’activité demeure. « Pour l’instant, on est en train de tout nettoyer pour voir dans quel état sont les moyens de production et s’ils peuvent redémarrer. Mais il va d’abord falloir tout sécher. On ne peut pas redémarrer les installations en l’état », regrette Furio Scolaro. « Ça ne va pas se résoudre en quelques jours. On est en train de voir si on peut trouver des solutions alternatives au sein du groupe notamment avec la fonderie GHM à Wassy qui pourrait nous dépanner ». L’entreprise emploie actuellement 400 salariés en CDI et 80 intérimaires.
Fr. T.