Inepties politiciennes – l’édito de Patrice Chabanet
Les Français savent se serrer les coudes face à la vague des intempéries. Face à une autre vague, celle de l’antisémitisme, ils ne savent pas faire.
L’organisation de la « grande marche civique » ce dimanche témoigne de cafouillages qui frisent le ridicule. Le débat ne porte pas sur le message d’unité qui devrait servir de cri de ralliement pour l’ensemble des manifestants. Il s’est vite focalisé sur la présence du Rassemblement national. Marine Le Pen et Jordan Bardella seront-ils dans les premiers rangs du défilé ? Question dérisoire mais qui occupera toutes les transmissions en direct.
Le président du Sénat, Gérard Larcher et son homologue de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, ont trouvé la bonne réponse : c’est une réunion publique à laquelle chaque citoyen peut participer. On ne peut donc l’interdire à quiconque. Il fallait s’attendre à ce que le Rassemblement national saute sur l’occasion pour se refaire une virginité politique. C’est de bonne guerre. A chacun de se faire sa religion et de se rappeler que le fondateur du parti, un certain Jean-Marie Le Pen, était un vichyste et un antisémite patenté.
A l’autre bout de l’échiquier, Jean-Luc Mélenchon persiste à ne voir dans cette manifestation qu’un soutien inconditionnel à la politique israélienne. Une insulte adressée à tous les Français légitimement inquiets face à la montée de l’antisémitisme. Ce sont eux qui doivent retenir toute notre attention. On doit espérer qu’ils seront nombreux à Paris entre le Sénat et l’Assemblée nationale, et devant chaque préfecture. Une faible participation vaudrait banalisation de l’antisémitisme. D’une certaine manière se joue en ce moment l’unité du pays autour de valeurs fortes.