Incident « grave » lié au détournement de la e-cigarette
Une élève du lycée agricole Edgard-Pisani (52) a eu d’importants effets indésirables après la consommation de substances de synthèse dans une cigarette électronique. Elle a perdu l’usage de ses jambes durant plusieurs heures et va désormais mieux. Explications.
La semaine du 7 au 11 novembre, l’usage abusif de cigarettes électroniques a été la cause d’un incident et a eu des conséquences graves sur des élèves du lycée agricole Edgard-Pisani de Choignes. Il a été impossible de joindre la direction ce 15 novembre pour confirmer les faits mais il s’avère que plusieurs lycéens et élèves faisaient état de signes étranges dans leur comportement.
Le paroxysme a été atteint lorsqu’une jeune fille du lycée a tiré des taffes sur une cigarette électronique qui ne lui appartenait pas. Et comme chaque personne réagit différemment, les effets ont été immédiats avec un malaise, un rythme cardiaque en hausse et plus grave : la perte de l’usage de ses jambes pendant plusieurs heures.
L’élève a été prise en charge immédiatement et, d’après nos informations, se remettrait lentement.
Réaction du lycée suite à l’incident
Cet incident jugé « grave » par l’établissement a suscité une réaction forte de sa part. En rapport avec le problème de santé publique lié à certaines substances contenues dans les cigarettes électroniques, les parents et les élèves et les membres de communauté éducative sont conviés à une réunion d’information le 21 novembre, à 18 h 15, au lycée agricole Edgard Pisani.
Nicolas Thiel, éducateur spécialisé au sein d’Addiction France et plus particulièrement au CJC (Consultations Jeunes Consommateurs) animera cette réunion d’informations et d’échanges. Il apportera son expertise sur le sujet et, en particulier, sur les différents produits commercialisés (CBD, cannabis et cannabinoïdes de synthèse) et leurs effets.
Comme évoqué dans un dossier de Jhm quotidien, le cœur du débat tournera autour de la consommation de néocannabinoïdes de synthèse qui pose un réel problème. Ces nouveaux produits sont de la famille du cannabis artificiel mais les effets sont différents. Il est question de molécules non inscrites sur la liste des stupéfiants. Il en sort deux par jour et elles sont indétectables sachant qu’elles se renouvellent sans cesse.
Confusion dans les produits consommés
Pour les jeunes, leur consommation peut se faire en toute discrétion dans les cigarettes électroniques, sans se faire pincer, avec une posture de toute puissance. Les spécialistes préviennent : « les jeunes appellent ça du CBD mais cela n’a rien à voir ». Avec la cigarette électronique qui est devenue un jouet commercial et sous le couvert de CBD, tout paraît normal. Or, ces produits de synthèse singent le cannabis et leur commerce se fait sous forme de bouteilles de e-liquide.
L’intensité de la défonce est immédiate d’autant plus que les molécules sont changées sans arrêt et que les cocktails d’une cigarette électronique à une autre peuvent être terrifiants et explosifs. Le public mineur banalise l’usage de ces produits de synthèse mais il est question de prises de risques monstrueux. La jeune fille du CFA en a fait les frais.
Frédéric Thévenin
