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Inauguration du Mémorial de Gaulle

Une « leçon » de gaullisme

Inauguration du Mémorial de Gaulle

« C’était cela le gaullisme », ni religion, ni doctrine, ni catéchisme, «mais une leçon», a développé dans son discours le président de la République, Nicolas Sarkozy, lors de l’inauguration du Mémorial de Gaulle, ce 11 octobre 2008. Qui plus est une leçon qui n’a peut-être jamais été autant d’actualité.

Large fond bleu. Lettres blanches en relief indiquant “Mémorial Charles de Gaulle – Colombey-les-deux-Eglises”. Devant une tribune officielle pleine à craquer, c’est un décor sobre, réhaussé par les trois drapeaux français, allemand et européen, qui a abrité hier midi les discours officiels. Line Renaud est arrivée en avance, elle a pris place à la gauche de Jean de Gaulle, le petit-fils du Général.

Ernest Antoine Seillière, l’ancien président du Medef mais surtout mécène de la Fondation de-Gaulle, a pris en photo un écran sur lequel défilaient des portraits du Général. La tribune officielle et ses 250 places s’est avérée trop petite pour accueillir les VIP et l’on a dû faire preuve d’une grande diplomatie en coulisses pour apaiser quelques mécontentements.

Vers midi, le brouhaha s’est estompé. Circulait l’information que les deux chefs d’Etat étaient arrivés au pied de la Croix de Lorraine. Plus que quelques minutes d’attente avant que les invités très officiels ne cheminent par le grand escalier intérieur du Mémorial. Ont défilé sous les applaudissements tantôt discrets tantôt plus nourris, Nicolas Sarkozy bien sûr mais aussi la chancelière allemande Angela Merkel.

Etaient déjà arrivés à la tribune le Premier ministre, François Fillon suivi de près par quelques membres du gouvernement (Luc Chatel, Brice Hortefeux, Hervé Morin, Jean-Marie Bockel). Le couple Chirac, toujours aussi populaire, est lui aussi arrivé aux côtés de l’amiral Philippe de Gaulle et de madame tandis que l’on pouvait apercevoir Bernard Accoyer et Gérard Larcher, les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat.

Un homme qui avait rendez-vous avec l’Histoire

C’est l’ancien président du Conseil constitutionnel, Pierre Mazeaud, aujourd’hui président de la Fondation de-Gaulle, qui a donné le ton des allocutions, revenant sur cette journée « exceptionnelle » célébrant le cinquantenaire de la rencontre historique de 1958 qui a « renversé le cours de l’Histoire. » « C’est ici qu’il fallait un témoignage », a rappelé avec conviction Bruno Sido qui s’est attardé quelques instants sur le contenu du Mémorial. « Vous avez rendez-vous avec un homme qui, lui, avait un rendez-vous avec l’Histoire », a décrit le président du Conseil général, évoquant « le tête à tête presque intime » proposé entre les visiteurs et Charles de Gaulle.

Charles de Gaulle, il en fut évidemment question dans chaque paragraphe du discours de Nicolas Sarkozy qui, lui aussi, est revenu assez longuement sur la rencontre de 1958, là où «la construction européenne a pris un cours nouveau dans ce cadre d’une austère grandeur qui avait tant plu au Général quand il avait regardé pour la première fois les forêts sans âge. »

« C’était voir grand. C’était voir juste. C’était voir loin. C’était vaincre le préjugé. C’était bâtir la politique sur des réalités, non sur des chimères, des nostalgies ou des rancœurs. C’était agir en fonction de l’avenir et non en fonction du passé », a décrit le président de la République.

La leçon du sang froid

« C’était cela le gaullisme », ni religion, ni doctrine, ni catéchisme, « mais une leçon », a indiqué le chef de l’Etat. «Une leçon intellectuelle (…) morale (…) politique, celle du sens de l’Etat, celle de la volonté politique opposée au renoncement (…) Une leçon de caractère, celle du sang froid face à la crise (…) », a détaillé Nicolas Sarkozy, laissant la parole quelques minutes plus tard à la chancelière allemande, soutenue par de vifs applaudissements lorsqu’elle a déclaré que les Allemands « en savent gré pour toujours au général de Gaulle et à la France » tout en mettant en exergue «la grandeur et la générosité de Charles de Gaulle (…) qui était un grand Européen.» Un exemple de « courage et de conviction » qu’Angela Merkel a vivement salué, insistant sur le fait qu’aujourd’hui peut-être autant qu’hier la France et l’Allemagne ont tout à gagner « d’une coopération forte.»

Céline Clément

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