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Importante saisie de stupéfiants à Montigny-le-Roi

Tribunal correctionnel. Enième saisie de stupéfiants dans un département sillonné par un axe autoroutier desservant les pays du Benelux. Près de 20 kg d’héroïne et de cocaïne étaient dissimulés dans la roue de secours du véhicule d’un ressortissant portugais établi en Belgique.

Les saisies se suivent et se ressemblent. Produites en masse en Afghanistan et en Amérique latine, héroïne et cocaïne déferlent sur le continent européen via les zones portuaires. Le Havre, Anvers, Amsterdam et Rotterdam sont les principales portes d’entrée de quantités vertigineuses de drogues dures.

Preuve de l’ampleur des volumes écoulés : plus 200 tonnes de cocaïne ont été saisies en Europe en 2020 contre 50 en 2010, donnée témoignant de la démocratisation d’une drogue par le passé réservée à une élite. Dans le même temps, les trafics de cannabis, héroïne et drogues de nouvelle génération prospèrent.

Le diagnostic dressé par madame le procureur Pelletier est sans appel. « A l’échelle de la France, le chiffre d’affaires lié au trafic de stupéfiants a été estimé à quatre milliards d’euros en 2021, soit onze millions par jour ». Au-delà de maux d’ordre sanitaire, cette manne entraîne des règlements de comptes entre petits trafiquants à l’image des violences observées à Besançon, Nancy ou Dijon ces dernières années.

Près de 20 kg de stupéfiants

Acheminées par voie maritime, des milliers de tonnes de stupéfiants ruissellent par voie routière. Les trafiquants ont recours à des mules. Des personnes en difficulté, le plus souvent, des miséreux prêts à foutre leur vie en l’air pour quelques milliers d’euros.

Contrôlé, dimanche 12 février, à 18 h 25, en possession de 12,5 kg d’héroïne blanche, substance notamment destinée à la fabrication de speed-ball, vil et meurtrier mélange de cocaïne et héroïne, 3,1 kg d’héroïne brune, cette « brown sugar » popularisée par les Rolling Stones et près de 4 kg de cocaïne, mélange de coca, de kérosène et d’acide sulfurique dont la consommation explose à l’échelle mondiale, Carlos M. aura décrit, mercredi 15 février, à la barre du tribunal correctionnel, un parcours commun à de nombreuses mules.

De nationalité portugaise, établi à Athus, ville belge proche de France et Luxembourg, père de famille, récemment séparé, dans l’attente d’un nouvel enfant et confronté à des difficultés financières, le prévenu aurait, dans le cadre de ses activités clandestines de « chauffeur de taxi », récemment rencontré, à Rédange (Moselle) un client devenu commanditaire.

Après avoir assuré de simples courses, le chauffeur aurait été incité par ce mystérieux individu à consommer du crack, un dérivé de cocaïne connu pour sa puissance addictive.

Le quadragénaire aurait ensuite été invité par cette même personne, en l’échange de « 4 000 euros », à se rendre aux Pays-Bas avant de filer vers l’Italie où des stupéfiants auraient successivement été livrés à Pérouse et Naples.

Ce premier voyage aura été mené sans encombre. Le second voyage aura été fatal au passeur. Le père de famille, avili par sa consommation de crack, aurait tenté de mettre un terme à ses relations avec « deux commanditaires » non identifiés à ce jour. Carlos M. aurait subi « pressions et menaces ».

Pris au piège, selon sa version, le toxicomane aura accepté une seconde fois de transporter un stock d’une valeur marchande de 342 000 euros au prix de gros, plus d’un million au détail, en l’échange de quelques milliers d’euros.

« Une chute vertigineuse »

« En cinq mois, j’ai détruit ma vie », aura confié l’ancien sapeur-pompier à Me Beis. « Monsieur a été entraîné dans une chute vertigineuse, monsieur avait le profil idéal pour les charognards d’un trafic asphyxiant la planète », nota le conseil du prévenu tout en dénonçant la « corruption dantesque dans les ports européens », l’absence de réaction significative de l’Union européenne et des méthodes de trafiquants similaires à celles observées dans la prostitution, faire tomber dans la drogue de pauvres individus pour mieux les envoyer au turbin.

En plus des 4 000 euros promis, le prévenu s’était vu offrir trois grammes de crack. Pour la route. La route s’est terminée à Montigny-le-Roi. Décision ? Trente mois de prison ferme, avec mandat de dépôt, interdiction de paraître sur le territoire français d’une durée de dix ans et 342 000 euros d’amende douanière. Le jackpot du pauvre.

T. Bo.

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