Nécessité ne fait pas loi – l’édito de Patrice Chabanet
Le Conseil national de la refondation ne fera pas le plein. Le contraire eût été surprenant. Emmanuel Macron devait donc s’y attendre. Alors pourquoi cette prise de risque ? Pour démontrer que la classe politique est usée jusqu’à la corde et que lui seul peut fendre ce magma de contestation à tout crin ? Sans doute. Les faits lui donnent en partie raison. Entendre les élus de LFI condamner la verticalité autoritaire du chef de l’Etat ne manque pas de sel. Le chef de leur parti ne connaît que la vocifération comme moyen d’expression et se ressource au Venezuela, une pétaudière sociale imbibée de vieux discours communistes.
Ce n’est pas une raison pour autant de prendre seulement acte des tares de la politique française et de s’affranchir d’un véritable dialogue avec les élus de terrain. Ce sont eux qui empêchent la société française – pour le moment – de dégringoler vers la guerre civile. Une manif qui dérape ou des forces de l’ordre à bout. On connaît bien ces mécanismes de l’impossible.
Bref, il y a du boulot. Un seul exemple : Ségolène Royal qui tente d’exister a mis en doute les crimes de guerre en Ukraine. Sans commentaires. Nos confrères et nos consoeurs qui sont sur place doivent avoir des lubies…
Les Français sont à la fois impatients et lucides. Les prochains mois seront durs, à la merci du yoyo des tarifs pétroliers. Ils constitueront un test pour la pertinence de la refondation version élyséenne. C’est jouable, mais c’est loin d’être gagné. Un espace très étroit pour faire avancer ce qui nous est présenté comme un morceau de choix de ce quinquennat.