Formation express au métier d’aide-soignant
. Il manque des aides-soignants dans les hôpitaux et les structures médico-sociales. Pour y remédier, un cursus plus court est lancé en septembre, à l’école d’infirmiers de Saint-Dizier, afin de former des agents de service hospitalier. La Meuse a déjà expérimenté ce dispositif.
Après une expérimentation réussie dans la Meuse, la Haute-Marne s’empare à son tour du dispositif “Validation des acquis de l’expérience (VAE) hybride aide-soignant”. Une formation raccourcie pour devenir aide-soignant, qui passe donc de onze à six mois, destinée aux agents de service hospitalier ou de service médico-social. Une initiative due à la Région pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre et permettre à un personnel peu payé d’évoluer.
« Quand on forme des étudiants, ils peuvent ensuite partir ailleurs. Ici, on s’adresse à des personnes qui travaillent déjà sur le territoire »
Jérôme Goeminne
Directeur général du GHT Cœur Grand Est
« Les agents de service travaillent souvent avec les aides-soignants. Ils font du nettoyage, mais ils peuvent aussi effectuer des soins, des toilettes, servir des repas. Ils sont déjà expérimentés, connaissent le milieu médical, c’est pour cela que l’on peut se permettre de réduire de onze mois à six mois la formation d’aide-soignant », explique Jérôme Goeminne, directeur général du Groupement hospitalier de territoire Cœur Grand Est, auquel appartient l’hôpital de Saint-Dizier. « Ces personnes sont payées au plus bas de la grille, le Smic ou un peu plus, cela leur permet d’évoluer. Ce qui peut d’ailleurs inciter d’autres personnes à devenir agents, car l’ascenseur social existe », ajoute le directeur. Un aide-soignant gagne environ 1 700 € nets, plus de 1 800 € nets après cinq ans, indique le site du gouvernement.
Fidéliser les professionnels du secteur médical
Cela fait deux ans que la Meuse teste ce dispositif, avec succès. Ce 13 mai, la promotion du dispositif se fait à l’Institut de formation en soins infirmiers (Ifsi), situé au centre hospitalier Geneviève-de-Gaulle-Anthonioz, qui dispensera la formation. En face, des responsables issus de structures médico-sociales, privées ou publiques, faisant partie ou pas de l’hôpital de Saint-Dizier. Leurs principales inquiétudes : que leur salarié nouvellement formé parte ailleurs et comment le remplacer pendant sa formation. « En 2021, on comptait 21 participants avec un taux de réussite de 100 %. Et 19 agents de la fonction publique hospitalière, issus de la première promotion, sont toujours en poste dans leur établissement », assure une intervenante.
Fidéliser les professionnels du secteur médical, c’est là encore un des buts de la VAE. « Quand on forme des étudiants, ils peuvent ensuite partir ailleurs. Ici, on s’adresse à des personnes qui travaillent déjà sur le territoire, qui sont installés. Nous voulons maintenir des collaborateurs sur le terrain », affirme Jérôme Goeminne.
Formation préalable à l’embauche
Quant au remplacement de l’agent, tout a été pensé en amont. Des personnes au profil adéquat sont recherchées par Pôle Emploi. Elles pourront bénéficier d’une formation préalable à l’embauche. En contrepartie, les structures doivent s’engager à fournir un contrat de travail d’un minimum de six mois, voire un CDI. Et ces futurs agents de service pourront, ensuite, prétendre à devenir aide-soignant. « Cela va créer une émulation », estime Jérôme Goeminne.
Le GHT Cœur Grand Est a besoin de 1 500 postes d’aides-soignants, équivalents temps plein. Pour l’instant, de 2020 à 2023, une centaine de personnes sont ou devraient être diplômées, qui travailleront au GHT ou dans d’autres structures médico-sociales. Mais les chiffres sont rassurants, à en croire le directeur général : « On pensait qu’avec le Covid, on allait avoir moins de candidatures pour l’hôpital en général. Et en fait, on en reçoit beaucoup ».
Marie-Hélène Degaugue
mh.degaugue@jhm.fr