La langue des signes s’invite au club Léo-Lagrange
Chaque samedi matin depuis septembre, un petit groupe de quatorze personnes se réunit au club Léo-Lagrange pour une animation Langue des signes sous la houlette de Pauline Richard. Pas de formation, mais une réelle sensibilisation sur le sujet.
Samedi 26 mars, 10 h, club Léo-Lagrange. Il n’y a pas qu’à l’extérieur que le soleil est présent en cette matinée. Dans les locaux du club, on se prépare pour la séance Langue des signes, une nouvelle activité qui a vu le jour en septembre 2021. Hormis une formation par le biais du CCAS il y a dix ans, rien n’existait réellement en lien avec cette thématique.
Un besoin bien perçu par Isabelle Delaunoy, présidente du club, qui suit chaque séance assidûment « Ça fait déjà plusieurs années que nous souhaitions proposer quelque chose », explique-t-elle. Encore fallait-il trouver un intervenant. La situation se décante finalement l’année dernière, avec l’ADPEP 55 (Association départementale des pupilles de l’enseignement public) qui met le club en relation avec Pauline Richard.
Sensibiliser
C’est cette dernière qui anime l’atelier chaque samedi matin, durant une heure et demie. Cette micro-entrepreneure meusienne est malentendante. Alors, pour elle, c’est un plaisir d’échanger sur la langue des signes. Elle insiste d’ailleurs sur le mot langue, n’allez surtout pas parler de langage ! « Ce n’est pas une formation, je ne suis pas là pour donner des cours. L’objectif c’est vraiment de sensibiliser sur le sujet. Au gré des envies de chacun. »
Parmi les quatorze participants âgés de 15 à 60 ans, les raisons de leur présence varient. Avec comme point commun, l’ouverture. L’ouverture de l’esprit, l’ouverture envers les autres : « Par intérêt pour la langue des signes », « pour connaître la culture qui existe autour », « par besoin envers des connaissances ».
A travers des jeux, des ateliers, des exercices, des lectures, le petit groupe maîtrise les mots du quotidien, la météo, les couleurs, les chiffres, les sentiments… « Après chaque séance, ma petite nièce me demande ce que j’ai appris. C’est un plaisir de pouvoir repartager ça ensuite avec elle. Par contre, je n’ai pas su lui expliquer comment dire sushi en langue des signes », confie l’une des participantes. Du partage et une bonne humeur permanente, « c’est important de se réunir dans ces conditions, c’est quand même le samedi matin », ajoute Pauline Richard avec le sourire.
Les animaux
Ce samedi, la séance tourne autour des animaux. Chaque personne tire au hasard deux cartes. Sur chacune, un animal est dessiné. « Il va falloir le mimer », annonce l’animatrice. Chien, chat, tortue, souris, cheval, éléphant, girafe… Chacun laisse parler son imagination. Certaines imitations prêtent à sourire, comme celle du papillon, auparavant chenille.
Avec ces mimes, Pauline Richard peut observer comment chacun s’approprie l’animal et tente de le faire deviner à son interlocuteur. D’autant que, la plupart du temps, le geste se rapprochait fortement de la langue des signes. Souvent, grâce à un élément distinctif ; la crète du coq, la trompe de l’éléphant, les oreilles de l’escargot… « Ce sont souvent des signes intuitifs », ajoute Pauline Richard. Attention au sens de certains gestes, sinon, le hérisson peut devenir Coronavirus…
Louis Vanthournout