Effets collatéraux – l’édito de Patrice Chabanet
Difficile de séparer sport et politique, surtout en période olympique. Les JO ne sont pas réductibles au culte de la seule performance physique. Chaque athlète représente son pays. Les organisateurs veulent éviter à tout prix qu’ils soient, même malgré eux, les porte-paroles d’une idéologie qui ne respecte pas la liberté de tel ou tel peuple. Le CIO a donc décidé d’accepter la participation sous bannière neutre des athlètes russes et biélorusses. Mais pas question de parader sur la Seine pour l’ouverture des Jeux.
Réaction au canon de Kremlin qui accuse le CIO de « basculer dans le racisme et le néonazisme ». Tout en finesse… Comme disent les gamins, « c’est celui qui dit qui l’est ». Qui a attaqué l’Ukraine comme l’armée hitlérienne a envahi la Pologne, si ce n’est la Russie de Poutine ? Qui a déporté des milliers d’enfants ukrainiens vers des provinces russes reculées, si ce n’est cette même Russie ?
Comme au temps de la guerre froide, le Kremlin utilise une arme qu’il maîtrise parfaitement : la propagande et le déni. Il utilise un autre levier : la complicité de ses partisans plus ou moins déclarés dans nos démocraties. Se poser la question de savoir, par exemple, si notre armée est prête au cas où le conflit s’embraserait est interprété comme une pure provocation. Bref, on peut compter sur la Russie pour polluer les JO organisés à Paris et le débat politique dans notre pays. L’erreur serait de se laisser impressionner. La peur ne peut que renforcer l’audace de l’agresseur.