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La sauvegarde des lacs naturels vosgiens se concrétise

Les lacs de Gérardmer, Longemer et Retournemer, joyaux des Hautes Vosges, ont subi des dégradations liées notamment aux activités humaines. © Éric Thiébaut.

Initiative. Dans les Vosges, un projet lancé officiellement en 2021 vise la sauvegarde des lacs de Gérardmer, Longemer et Retournemer qui ont été altérés au cours des dernières décennies.

Le plan de sauvegarde Grands Lacs, impulsé par les communes vosgiennes de Gérardmer et de Xonrupt-Longemer, remonte maintenant à presque deux ans. En 2021, une étude menée par l’antenne vosgienne du Conservatoire d’espaces naturels de Lorraine (CEN) cherchait à comprendre l’impact du climat sur la température des eaux des lacs de Gérardmer, Longemer et Retournemer, trois bassins naturels issus du modelé glaciaire, situés dans l’est des Vosges. « Nous avions été contactés par l’Agence de l’eau pour faire émerger un projet que les communes et l’intercommunalité devaient reprendre à terme », raconte Thibault Hingray, responsable de l’antenne Vosges du CEN. La gestion de la ressource de l’eau, la réflexion autour du tourisme et la préservation des habitats naturels en étaient les grands axes.

Des données par satellite

En 2016 déjà, un premier diagnostic technique et sociologique des lacs effectué par AgroParisTech, annonçait une dégradation de la situation d’ici à la fin de la décennie actuelle si rien n’était entrepris. En 2023, c’est la communauté de communes Gérardmer Hautes Vosges qui a pris le dossier en main. Entre-temps, les lacs de Gérardmer, Longemer et Retournemer faisaient l’objet d’un suivi scientifique par satellite. Les données de marnage (différences de niveau de l’eau) étaient récoltées par la Nasa et le Centre national d’études spatiales (CNES) depuis le ciel et par les habitants. Une première dans le Grand Est. D’autres données étaient également récoltées deux fois par an grâce à des bouées placées au centre de chacun des lacs, permettant de mesurer leur température et donc leur oxygénation.

L’impact des activités humaines

À l’origine, les problématiques de ces lacs découlent de leur évolution naturelle mais également des activités humaines, notamment de l’urbanisation de ces 200 dernières années. « Il y a des sédiments au fond des lacs et cela montre qu’il y a un excédent de matière qui n’arrive pas à être absorbé par le lac. Ça arrive des bassins-versants que sont les villes, les forêts et les routes », explique Thibault Hingray. Se sont ajoutés à cela le réchauffement climatique et donc le réchauffement de l’eau, qui devient moins oxygénée. « Cela favorise l’arrivée de cyanobactéries et d’algues vertes. Même avec des travaux, si le réchauffement climatique est trop fort, on ne pourra que freiner les conséquences. Mais on va donner toutes les chances à ces lacs d’être résilients. »

Revenir à l’état naturel

Et pour ce faire, un contrat territorial eau climat (lire ci-dessous) prévoit de réduire les sources de pollution, préserver les sols, restaurer les milieux naturels, protéger les milieux naturels sensibles et la restauration des habitats dégradés des lacs et leurs bassins-versants. Et cela, selon deux schémas directeurs : l’un sur l’eau, l’autre sur l’assainissement. Mais avec le même objectif de limiter l’apport de sédiments et matières organiques. « L’idée c’est d’améliorer l’arrivée de l’eau et de restaurer les lacs en renaturalisant les berges et les deltas. C’est aussi de se donner toutes les chances pour que ces lacs soient les plus résilients possible », détaille Thibault Hingray.

Fabien Zimmer, Vosges Matin

Subventionné par l’agence de l’eau

Un contrat territorial eau climat (CTEC) est en préparation entre les communes, la communauté de communes Gérardmer Hautes Vosges et l’Agence de l’eau pour les travaux à entreprendre. Ce contrat, engageant l’intercommunalité sur quatre ans, matérialise que l’Agence de l’eau subventionne jusqu’à 80 % pour la mise en place des actions. Il devrait être signé d’ici à la fin de l’année. Ainsi, il regroupe les maîtres d’œuvre, à savoir, l’Agence de l’eau, le syndicat mixte Moselle amont, l’Office national des forêts, l’antenne vosgienne du Conservatoire d’espaces naturels de Lorraine, la fédération de pêche, les communes de Gérardmer et de Xonrupt-Longemer, ainsi que l’intercommunalité.

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