“Les jours d’après” – L’édito de Patrice Chabanet

Israël est encore dans une phase de sidération. Comment le pays dont on a souvent vanté la bravoure, a-t-il pu être mis à genoux par l’organisation criminelle qu’est le Hamas ? La question reste entière. Pour le moment, et sûrement pendant plusieurs jours, l’heure est au décompte des victimes. Un dénombrement terrifiant tant par l’ampleur du massacre que par son spectacle : des civils tués par centaines, des enfants égorgés ou décapités. Ce qui s’est passé tient de l’indicible, on ne cesse de le dire. Mais il faut savoir mettre les mots justes sur les actes qui ont été commis massivement. On passera sur les interprétations indignes de Mathilde Panot, de LFI, qui définit le Hamas comme une organisation politique, en évitant soigneusement le qualificatif terroriste.

Autre piège à éviter : la référence au crime de guerre. Elle ne se justifie que dans le cas où s’affrontent deux armées régulières. En l’occurrence, la chasse aux civils et leur assassinat systématique relèvent du crime contre l’humanité. Comment ne pas penser aux pogroms de la dernière guerre ? Comment oublier le déferlement de violences gratuites contre les enfants apeurés qui débarquaient à Auschwitz : fracassés contre les wagons. La Shoah version Hamas.

On peut donc s’attendre à une réaction violente de l’Etat hébreu, placé devant un impossible dilemme : privilégier la vie des otages ou briser les reins du Hamas. La priorité est l’élimination du terrorisme, a déclaré le gouvernement israélien. Un choix qui, dans les circonstances actuelles, ne peut supporter la critique. Respectons-le.