Immeuble Morvan : des nuisances solutionnables
LOGEMENT. Depuis plusieurs mois, des locataires de l’immeuble Morvan déplorent tapage nocturne, invasion de pigeons et problèmes de sécurité. Des solutions sont proposées en parallèle pour faire avancer les choses. Ils attendent que leur bailleur en fasse de même.
A l’extrême nord du Vert-Bois, le sommet de l’immeuble Morvan offre une vue à couper le souffle, de Saint-Dizier et bien au-delà. En apparence, le coin est paisible. Encore plus en cette période de vacances scolaires, où le lycée Blaise-Pascal à quelques mètres de là est fermé. Pourtant, la réalité est bien plus sonore pour les résidents de cette tour érigée au début des années 60.
Tapage nocturne
Depuis le mois de mai 2022, les habitants sont victimes de tapage nocturne : « On entend frapper sur les murs. Comme c’est du béton, ça résonne et ça nous empêche de dormir », explique Michel Marie. Depuis cet épisode, celui qui réside au 13e étage note chaque fait sur une feuille. La nuit du 20 février, de 1 h 15 à 1 h 45, celle du 19, de 0 h 30 à 1 h 15… Excepté lundi 13, cela fait une dizaine de jours que le bruit nocturne est quotidien. La voisine du dessous confirme ce vacarme « qui empêche de dormir ». Ces nuisances sont également entendues par une mère de famille demeurant au 12e étage de la deuxième aile de l’immeuble.
« C’est leur devoir de faire en sorte que les locataires se sentent bien. »
Depuis novembre, l’Office public de l’habitat (OPH) qui est le bailleur, a régulièrement été sollicité. Son conseil est très simple : « Contacter la police afin de faire constater le bruit ». Problème, les résidents ne savent pas exactement d’où proviennent ces bruits. Contrairement au bailleur, qui semble avoir identifié la source et a reconnu qu’un rappel à l’ordre a été fait. Toutefois, « ces fauteurs de troubles ne nous craignent pas et j’ai besoin de pièces pour aller plus loin », explique la directrice générale Delphine Paillardin, par mail à Michel Marie. Ce dernier n’est guère satisfait par cette réponse et le sentiment d’impuissance qui s’en dégage : « Le but n’est pas de les faire expulser, mais de trouver une solution en dialoguant. Je l’ai fait par le passé avec des voisins. »
Accumulation
Le tapage nocturne n’est toutefois pas le seul point de trouble souligné par le Bragard. « Il y a une invasion de pigeons qui laissent des fientes partout et entrent dans les appartements quand ils le peuvent. » En ce sens, l’OPH a fait appel à un fauconnier et des captures ont été réalisées. Visiblement insuffisant. Il faut dire que certains continuent de jeter du pain, ce qui les attire. Et ce, malgré un affichage public dans le hall qui stipule « une amende forfaitaire de 68 € » pour les « nourrisseurs » de pigeons. Michel Marie propose d’aller plus loin : « Il faut une vraie campagne avec un premier affichage, puis un deuxième, un rappel des conséquences et des éventuelles sanctions. C’est ce qu’a fait Chaumont Habitat, et ça a bien fonctionné. » Le doigt est mis également sur la sécurité du bâtiment. Nous avons pu le tester, on y rentre comme dans un moulin ! Les portails d’accès au parking ouverts en permanence, la porte du local poubelles qui ne ferme plus… « Cela fait des mois, mais pourtant, rien n’est fait », déplore le retraité.
Pour plus de remontées et d’actions concrètes, Michel Marie suggère la création d’un conseil qui serait composé d’un référent par îlot. Bref, « il faut stopper ce fatalisme permanent. Quand on veut, on peut. C’est leur devoir de faire en sorte que les locataires se sentent bien. La loi le stipule, et ils sont payés pour ». Voila qui est dit.
Louis Vanthournout