Bois-L’Abbesse : immersion dans le nouveau complexe
Les nouveaux bâtiments du Bois-L’Abbesse, le long de la route de Bar-le-Duc, sont (presque) pleinement opérationnels. Une journée de visite était organisée, vendredi 3 novembre. L’occasion de se plonger au cœur d’un immense complexe idéalement situé.
Ça en impose. Sur 30 000 m2, à deux pas du centre hospitalier Geneviève-de-Gaulle-Anthonioz, l’Esat (Établissement et service d’aide par le travail) du Bois-L’Abbesse, dispose de nouveaux locaux flambant neufs. Les anciens, chemin de l’Argente-Ligne, étaient « vétustes, dans l’incapacité de s’adapter aux nouvelles activités et n’offraient aucune visibilité », détaille Jean Vampouille, directeur de l’association. Un petit tour du propriétaire s’impose.
La blanchisserie et l’atelier repassage sont situés dans un même bâtiment, jouxtant la route de Bar-le-Duc. Une entrée s’y trouve d’ailleurs, pour permettre aux clients de venir déposer leur linge. Si le repassage est ouvert aux particuliers, seules les couettes sont acceptées pour la partie blanchisserie, qui sert plutôt pour les entreprises. Lancés en ce lieu en octobre 2022, les ateliers tournent à la perfection. « Nous traitons de 500 à 600 kilos de linge chaque jour. On doit pouvoir monter à 1,5 tonne », anticipe Jean Vampouille. Cela implique de recruter de nouveaux travailleurs. Ils sont un peu moins de 20 pour l’heure, ils seront 25 une fois l’objectif atteint.
Quatre-vingts couverts
Comme pour la blanchisserie, le bâtiment restauration est pensé pour qu’aucun travailleur ne soit coupé des autres. Pour faire simple, les cuisines ou encore la plonge sont vitrées. S’y trouve une salle d’environ 80 couverts, avec possibilité d’ouvrir une terrasse aux beaux jours. Pour l’heure, seuls les travailleurs du Bois-L’Abbesse et les personnes ayant recours au portage de repas bénéficient de ce service. Mais c’est amené à s’étendre. « Nous voulons ouvrir le restaurant aux entreprises du secteur, pour favoriser la mixité sociale », explique le directeur. « Et nous avons déjà des demandes ! » Ici, ce sont 18 travailleurs et salariés qui officient.
Un peu plus loin, dans un immense bâtiment, se trouvent les ateliers. À commencer par la filière bois où environ 35 travailleurs s’activent. Une activité en plein essor, puisque pour la seule année 2022, le Bois-L’Abbesse a réceptionné et transformé 800 m3 de bois. Essentiellement du résineux, provenant le plus souvent des Vosges, mais aussi des Landes ou – dans certains cas très spécifiques – d’Allemagne.
Un million de roulettes
À côté, on trouve l’atelier tri, où des monceaux de papiers sont passés au peigne fin par les travailleurs, afin d’être réexpédiés dans des big bags de 400 kilos en lambeaux. « Cet atelier permet à des personnes lourdement handicapées, avec de faibles capacités, d’avoir un poste doux, c’est très important », se satisfait Jean Vampouille. Encore à côté, des travailleurs occupent l’atelier montage, où des roulettes de conteneurs ou de bennes sont assemblées. L’activité se porte elle aussi très bien. En 2022, un million de roulettes ont été montées. Un accès poids-lourds se trouve à deux pas des ateliers, pour permettre le chargement et déchargement des marchandises depuis des quais on ne peut plus fonctionnels.
Toujours dans le même bâtiment, un peu à l’écart, le Bois-l’Abbesse a établi ses locaux sociaux où officient une infirmière, un psychologue et un psychiatre. L’endroit dispose d’un accès discret, pour que les personnes y ayant rendez-vous n’aient pas à traverser les ateliers.
Enfin, un grand bâtiment, avec une entrée dédiée par la rue des Frères-Lumière, accueille toute la partie administrative (secrétariat, salles de réunions…).
Huit millions d’euros
Ce nouveau complexe, dans lequel il ne manque que l’activité espaces verts – dont le déménagement est prévu « dans les prochaines semaines », dixit le directeur – permettra à l’Esat du Bois-L’Abbesse de répondre encore mieux à ses prérogatives. Il aura coûté 8 millions d’euros, dont la grande majorité a été financée par l’association (un million d’euros de subvention a été alloués par l’Agence régionale de santé, et le même montant par le Groupement d’intérêt public). « Ce sont 20 ans d’économies, investies dans un outil qui servira pour l’avenir des personnes en situation de handicap », projette fièrement Jean Vampouille.
Au final, ne reste sur le site de l’Argente-Ligne que la partie élevage et la recyclerie de l’association. Le déménagement va aussi permettre d’y améliorer les conditions. Gagnant-gagnant, en somme.
Dorian Lacour