Ils rendent notre réveillon plus sûr en se privant du leur
La préfète Régine Pam a salué l’engagement des corps de métier qui renoncent à leur réveillon… pour assurer le nôtre. Avec le maire de Chaumont, elle est allée à la rencontre de ces « soldats de la saint Sylvestre ».
L’exercice a beau être convenu aux yeux de l’opinion, il est apprécié par les corps de métier qui garantissent le bon déroulement de la nuit de la saint Sylvestre. La préfète Régine Pam, accompagnée de son directeur de cabinet Johan Porcher et du maire de la ville Christine Guillemy, a tenu à entrer dans les cœurs des réacteurs des forces des professions pour lesquelles le réveillon du Nouvel An sera pour un autre enjambement d’années.
Rentrée de Saint-Dizier, après être allée à Langres, Régine Pam était à l’hôpital de Chaumont dimanche 31 décembre quand, chacun chez eux, les habitants entamaient les festivités.
Aux urgences, « l’envers du réveillon » est pour l’heure plutôt calme. Médecins, interne, infirmières, ambulanciers… secourent « une quinzaine de patients », quand il arrive que « ça monte » à 45-50. Rompus au rythme de la nuit de la saint Sylvestre, Ils savent que la surchauffe adviendra à partir de 4 h du matin. Dans ce service à part, il y « une dizaine de médecins permanents ».
Sdis : un nouveau « patron » au 1er février
Centre de secours, direction le CTA (le 18), « jumelé » avec la régulation SMUR (le 15). Pas de pic d’activité encore, même si des sapeurs sont en ligne. Il faut un traducteur à l’un, un autre évalue les moyens à engager pour intervenir… Si, ici aussi, on juge le début de nuit calme, s’instille le sentiment d’être dans une ruche, où le temps mort n’existe pas. La préfète Pam confirme « l’arrivée d’un nouveau directeur du Sdis le 1er février ». Elle veut « faire en sorte que 2024 soit une année plus sereine en termes d’organisation interne, avec des moyens de fonctionnement plus optimisés ». Vœu auquel s’associe Christine Guillemy, qui remercie les personnels au nom de tous les Chaumontais.
JO 2024 : moins de perm’ pour les gendarmes
Groupement de gendarmerie de la Haute-Marne (GGD 52). « La qualité du travail » des militaires est « remarquée » au ministère, la préfète le souligne d’emblée. La récente opération Tempête, qui a eu de nombreuses « implications judiciaires » l’a encore démontré. 2024 s’annonce « une année sportive », et elle salue le GGD, qui va contribuer au déploiement des forces de sécurité hors département pour les JO. La représentante de l’Etat glisse que si des élus se disent inquiets à ce sujet, la Haute-Marne aura les effectifs voulus. « Même si c’est une « zone police », je vous sais travailler étroitement avec les gendarmes », déclare Christine Guillemy. Côté compétence Ville, le maire se félicite que les gendarmes et leurs familles aient enfin des « conditions de vie dignes ». Avant d’indiquer qu’en attendant la fixation de la date d’inauguration de la caserne « colonel Beltrame », elle en a fixé une en avril pour celle de la rue. « Cette nuit, plus de 100 gendarmes sont engagés, dont plus de 80 concentrés sur les conduites en état alcoolique et sous stupéfiants ». Avant, poursuit le colonel Rémi Nollet, ceux-ci se sont attelés à surveiller la fermeture des commerces. Pour « contribuer à l’effort national pour les JO, chacun de nos gendarmes va sacrifier la moitié de ses congés ». Le patron du GGD 52 précise qu’entre le passage de la Flamme olympique, le Tour de France et les JO, aucun ne prendra une seule permission. Ce 31 décembre, « se sentir soutenus est important ».
Police : les précisions du maire
Commissariat de police. La préfète Régine Pam acte les bons résultats des policiers chaumontais. Ici, ils sont déjà « dans le dur » des excès de la saint Sylvestre. Les formalités liées à une demande de rétention de permis de conduire, résultat inévitable d’un contrôle à 1,70 g… Deux rixes dans le même temps, en périphérie du centre-ville, dès 20 h 30… En 2024, le direction départementale de la sécurité publique va devenir la direction départementale de la police nationale, rappelle la préfète, eux aussi sensibles à sa venue. Christine Guillemy tient pour sa part à revenir sur la création d’une police municipale, question sur laquelle elle a « longuement hésité ». Mais, oui, comme les policiers le disent ce soir, la délinquance change dans les villes moyennes comme Chaumont. Sans compter qu’avec les grands rendez-vous de 2024, il y aura nombre de mobilisations exceptionnelles. Globalement, la délinquance est très contenue à Chaumont, mais « on veut que ça ne dérape pas ; or, il y a de nombreux signaux (qui le laissent craindre) ».
Les Chaumontais vont basculer en 2024. Fin du salut de la préfète aux « soldats du 31 ».
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr