Ils l’ont fait ! L’édito de Patrice Chabanet
Merci Messieurs ! Nous avons eu peur jusqu’à le dernière minute, mais vous avez su conserver la frêle avance d’un but jusqu’au bout. Les spécialistes nous avaient prévenus : le match serait difficile face à des Belges qui, excusez du peu, avaient sorti le prestigieux Brésil. Il a été difficile. Mais la défense de fer – bravo encore à l’arrêt magique de Hugo Lloris – a tenu. C’est d’ailleurs un défenseur, Samuel Umtiti, qui a marqué le seul but de la partie. Dans la dernière phase du match, Kylian Mbappé a mis lui aussi tout son talent au service de la défense de son équipe et du…score.
Après un démarrage poussif, dans la première partie de la compétition, le Onze tricolore nous fait rêver. Elimination de l’Argentine, de l’Uruguay et, maintenant, de la Belgique. Il lui reste déormais à remporter le trophée, pour passer du rêve à la légende. La nation a une folle envie de connaître à nouveau la liesse de 1998. Elle en a viscéralement besoin pour se libérer, l’espace de quelques jours, du pessimisme ambiant. Eh oui, la France sait gagner. Elle vient de le prouver. Elle a de bonnes chances de le confirmer dimanche prochain. La Belgique était un gros morceau à avaler. Sur le papier, du moins, son prochain adversaire, l’Angleterre ou la Croatie, est jugé moins performant. Mais ne vendons pas la peau de l’ours… Cette Coupe du monde nous a réservé trop de surprises.pour verser dans un optimisme excessif. Reconnaissons-le quand même : ça sent bon pour nos joueurs.
Dans l’euphorie, on a fini par oublier le rôle déterminant du sélectionneur, Didier Deschamps. Il a été sévèrement critiqué, y compris par des anciens de la campagne de 1998, par son manque d’imagination et d’ambition dans la gestion de son groupe. La médiocrité des Français en phase de poule avait apporté une forme de crédit à ces critiques. Depuis les huitièmes de finale, il a fait jaillir une grande équipe, comme s’il avait caché son jeu avant d’abattre ses cartes, dont celles de la jeunesse et du talent de ses hommes. La grande équipe a de bonnes chances de devenir une… très grande équipe à la fin de la semaine.